Bientôt en centre-ville : Action, IKEA, Decathlon et d’autres enseignes quittent la périphérie

Des géants de la distribution comme Action, IKEA et Decathlon préparent leur arrivée dans les centres-villes, quittant progressivement les zones périphériques pour se rapprocher des consommateurs urbains et répondre à de nouveaux modes de consommation.

Des enseignes phares à l’assaut du cœur urbain

Qu’il s’agisse d’un samedi matin sans voiture ou d’une envie spontanée de décoration, la vie citadine se redessine, loin des parkings tentaculaires en périphérie. Désormais, ce sont les géants comme IKEA, Action ou Decathlon qui franchissent le périphérique pour s’installer au plus près des habitants de grandes métropoles telles que Toulouse, Paris, Marseille, ou encore Lille. La dynamique n’est pas isolée : partout, l’emblématique commerce de zone commerciale investit le centre-ville.

L’adaptation stratégique face au désert commercial

Ce virage n’a rien d’anodin. Face à la montée du taux de vacance commerciale — désormais à 10,8 % dans les villes françaises de plus de 15 000 habitants — et alors que les centres se vident parfois de leurs enseignes historiques, les acteurs majeurs du secteur revoient leur copie. Les clients urbains ne souhaitent plus traverser la ville pour faire leurs achats : ils attendent qu’on vienne à eux. À l’exemple d’Action qui, après une première ouverture à Paris en 2021, multiplie les points de vente intra-muros, ou encore d’IKEA, qui propose ses « ateliers de conception » dans des espaces réduits — seulement 500 m² là où elle en occupe plus de 10 000 en périphérie. Ce format resserré oblige à repenser l’offre : ainsi chez Decathlon, la gamme « City » se concentre sur le fitness et la mobilité urbaine.

Voici ce que ces nouvelles adresses proposent généralement :

• Sélection ciblée d’articles essentiels (mobilier, sport, bricolage léger)
• Services urbains spécifiques (reproduction de clés, conseil personnalisé)
• Espace réduit favorisant l’expérience et la proximité avec le client

Nouvelles attentes et défis persistants pour le commerce urbain

Cependant, tout n’est pas gagné. La fréquentation reste un défi ; le e-commerce gagne du terrain et la mobilité urbaine restreinte pèse sur le flux en magasin. Comme le note Philippe Goetzmann, expert reconnu du secteur : « Les entraves à la circulation dans la plupart des villes jouent un rôle sur ce délaissement des centres. » Malgré cela, les marques gardent foi dans leur stratégie à condition d’être pertinentes et adaptées aux attentes locales.

L’avenir du centre-ville se dessine… prudemment optimiste

Le mouvement ne fait donc que commencer. Si l’on en croit LSA Conso ou Leclerc, qui prévoit de multiplier par dix son format « Leclerc Express », cette mutation va s’accélérer. Mais attention : séduire un consommateur urbain exigeant impose une sélection soignée et une offre différenciée. Difficile encore d’en prévoir tous les contours ; ce qui est certain, c’est que le centre-ville redevient un terrain clé pour les grandes enseignes — quitte à bouleverser nos habitudes du samedi matin.