Lagarde salue la stabilité européenne face aux nouveaux droits de douane

Image d'illustration. Europe drapeauxADN
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a salué la résilience de l’économie européenne, estimant que l’instauration de nouveaux droits de douane n’a pas entraîné de perturbation majeure sur les marchés du continent.
Tl;dr
- La zone euro résiste à la hausse des droits de douane.
- Accord Washington-Bruxelles limite l’impact économique attendu.
- Des risques géopolitiques persistent selon Christine Lagarde.
Une résistance inattendue face aux droits de douane américains
Il y a encore quelques mois, la perspective d’une forte hausse des droits de douane américains sur les exportations européennes faisait craindre le pire. La plupart des analystes tablaient alors sur un choc brutal pour la croissance de la zone euro, conjugué à une possible poussée d’inflation. Pourtant, l’économie européenne semble, à ce stade, avoir mieux encaissé le coup que prévu.
Négociations transatlantiques et effets atténués
Les discussions tendues entre Bruxelles et Washington ont finalement abouti, fin juillet, à un compromis : une surtaxe de 15 % sera appliquée sur la majorité des produits européens exportés vers les États-Unis. Ce taux, s’il reste supérieur à celui en vigueur avant le retour de Donald Trump, demeure inférieur à ses menaces initiales. Cette limitation a contribué à éviter une rupture majeure dans les chaînes d’approvisionnement.
Plusieurs facteurs expliquent cette capacité d’adaptation. D’abord, les ripostes européennes sont restées mesurées. Ensuite, l’appréciation récente de l’euro – il s’est renforcé de 13 % face au dollar – a permis d’amortir l’inflation importée. Enfin, un soutien est venu du niveau national : la hausse des investissements dans le secteur de la défense et la perspective d’accords commerciaux supplémentaires ont stabilisé l’activité économique. Selon Christine Lagarde, ces efforts pourraient même apporter un supplément de 0,25 point de croissance entre 2025 et 2027. En résumé :
- Surtaxe américaine limitée par rapport aux craintes initiales
- L’euro fort réduit le coût des importations
- Nouveaux investissements soutiennent la croissance européenne
Des incertitudes qui persistent malgré tout
Pour autant, rien n’est définitivement acquis. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), lors d’une intervention remarquée à Helsinki, a mis en garde : « Toutes les conséquences ne sont peut-être pas encore perceptibles aujourd’hui ». Le contexte géopolitique reste volatile et pourrait réserver des surprises. Les entreprises européennes devront continuer à s’adapter aux tensions commerciales existantes et futures.
Depuis décembre 2024, la BCE a abaissé ses taux directeurs d’un total de 100 points de base pour soutenir l’économie — le principal taux étant désormais fixé à 2 %. Mais si d’autres chocs surgissent, ils risqueraient bien d’entamer davantage la marge de manœuvre en matière de politique monétaire.
L’Europe vigilante face aux défis mondiaux
Si la zone euro fait preuve pour l’instant d’une certaine solidité face au renforcement protectionniste américain, elle demeure exposée à une conjoncture internationale imprévisible. Une vigilance accrue s’impose pour préserver cette dynamique positive et anticiper toute nouvelle secousse commerciale ou géopolitique.