Attentat de Nice : une policière ayant tiré sur le chauffeur raconte
Aujourd'hui toujours en arrêt, Magali est une policière qui était en fonction à Nice lors de l'attentat du 14 juillet. Elle raconte aujourd'hui son intervention ayant permis la neutralisation du terroriste.
Vendredi, une vidéo diffusée par le syndicat Unité SGP Police a permis de connaître le témoignage de Magali, une policière qui a vécu l’attentat de Nice de l’intérieur. Elle a en effet contribué à la neutralisation du conducteur du camion en lui ayant ainsi tiré dessus.
Alors en poste sur la promenade des Anglais, Magali et ses collègues remarquent que quelque chose ne va pas : “Il y a eu un moment de foule, on a vu les gens courir sur la Promenade, on s’est demandé ce qui se passait”. Il lui est pourtant pratiquement impossible de se rendre compte du drame qui commence à se jouer : “On n’avait pas d’informations. Nos radios ne marchaient pas”.
Chauffeur de l’attentat de Nice : “Il nous a tiré dessus”
En prenant la direction inverse d’une foule en vraisemblable fuite, Magali et ses partenaires distinguent assez vite l’objet des troubles : “Au bout de trois secondes, on a vu surgir ce gros camion blanc qui percutait un scooter noir. J’ai cru tout de suite que c’était un gars qui était bourré. On est partis sur la cabine en criant au conducteur de s’arrêter”.
Comme toute réponse, les policiers n’auront droit qu’à une arme pointée vers eux : “Il nous a tiré dessus avant d’accélérer. Sur le moment, on a pas le temps de comprendre. On comprend juste qu’on se fait tirer dessus. On a l’image de ce canon en face des yeux”.
“La police, c’est ma passion mais…”
L’horreur va se poursuivre pour Magali et ses collègues lors de la poursuite du camion : “On a commencé à voir des gens qui sortaient sous les roues de l’arrière du camion, des gens qui étaient éjectés… comme une éclaboussure sauf que c’était des corps”. Et lorsque le poids lourd est finalement immobilisé par l’intervention d’un civil, les forces de l’ordre, Magali incluse, ouvrent le feu : “J’ai vu sa tête sur le côté, en sang, je me suis dit, ‘c’est fini’, mais en fait ça n’est pas fini…”.
Aujourd’hui, alors qu’elle est toujours en arrêt, la policière tente de faire le point sur le sens de sa profession : “[Dans la lutte contre le terrorisme], je me demande si c’est intéressant de continuer à faire des barrettes de shit, à mettre des PV et de ne pas utiliser notre force autrement”. Pour l’heure, sa décision quant à la suite à donner à sa carrière ne semble pas acquise : “Oui la police, c’est ma passion mais je n’ai plus aucune certitude. Je me vois continuer mais je me vois peut-être partir”.