Après son suicide, un rescapé du Bataclan reconnu comme victime du 13 novembre
Psychologiquement détruit, ce survivant de l’attentat du Bataclan a mis fin à ses jours en 2017, deux ans après l’attaque. La justice vient de reconnaître son statut de victime directe de cet attentat.
L’attaque du Bataclan a fait une 131e victime. La justice vient de reconnaître que sa mort était liée aux attentats du 13 novembre. Comme le rapporte Le Parisien, deux ans après la tragédie du Bataclan, Guillaume Valette, 31 ans, rescapé de l’attaque, s’est donné la mort par pendaison dans sa chambre de la clinique psychiatrique du Val-de-Marne. Il y avait été admis un mois et demi plus tôt. Pourtant indemne physiquement, l’ancien analyste dans un laboratoire scientifique ne s’est jamais remis du choc post-traumatique induit par la tragédie.
Son suicide est une conséquence directe de l’attentat pour ses parents
Ainsi, le mois dernier, un rapport médical a conclu que son suicide était lié à l’attaque du Bataclan à laquelle il avait survécu. En effet, les juges d’instruction ont estimé qu’il pourrait bien être considéré comme le 131e mort des attentats du 13 novembre. Un soulagement pour ses parents qui espèrent que cette reconnaissance officielle sera confirmée par une décision définitive de la cour d’assises. Ils sont convaincus que son suicide est une conséquence directe de l’attentat.
Le psychiatre du Fonds de garantie des actes de terrorisme et autres infractions (FGTI), l’organisme chargé d’évaluer le préjudice des victimes, avait déjà conclu en janvier 2017 que Guillaume Valette présentait « un trouble psycho-traumatique caractérisé avec des moments d’anxiété majeure en de nombreuses circonstances […] et une modification de son rapport à l’existence ».
Reconnaissance des dégâts psychologiques liés aux attentats
Cette décision pourrait faire jurisprudence et consacrer les violences psychologiques liées aux attentats comme de véritables blessures liées au terrorisme. On en veut pour preuve le décès récent de Thar Mejri, dont l’épouse et le fils de 4 ans avaient été tués dans l’attentat de Nice. Une mort prématurée dont on ne connaît pas encore la cause, mais qui pourrait être liée à la profonde dépression dont il souffrait depuis le drame.