Trois ans de prison ferme pour une fausse victime de l’attentat du Bataclan
À la barre, l'homme de 29 ans a argué : "J'ai fait ça sur un coup de tête".
Le 12 mars, un homme qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Créteil a été condamné à trois ans fermes. Une peine assortie de six mois de sursis avec mise à l’épreuve et obligation de soins.
À la suite de l’attentat du 13 novembre 2015 contre le Bataclan, il s’était fait passer pour l’une des victimes. Ce n’est qu’à la toute fin du mois de janvier dernier que le mensonge a été établi.
Un long mensonge
Il faut reconnaître que le prévenu avait savamment ficelé sa supercherie. Sur le Dark Web, “pour 500 euros” a-t-il déclaré, il avait déniché un faux billet pour le concert, et des photos de la salle pendant l’assaut, qu’il a alors importées dans son smartphone.
Le mois suivant, il se dit rescapé. Une association y croit, et parvient à faire inscrire son nom sur la “liste unique des victimes” du parquet de Paris, lui ouvrant droit à des indemnités. Entre février 2016 et février 2017, il perçoit ainsi 77.091 euros du fonds de garantie des victimes de terrorisme (FGTI). Il se porte même partie civile, rapporte L’Express, dans l’instruction judiciaire sur les attentats djihadistes.
“J’ai fait des bêtises, j’en ai conscience”
À la barre, il dit regretter : “J’ai fait des bêtises, j’en ai conscience […] J’ai fait ça sur un coup de tête”. Mais un long coup de tête tout de même, sur fond selon lui et entre autres, de déception sentimentale.
La présidente de la cour pointe “un homme tendant à la manipulation”. La procureure lance : “Vous avez utilisé la douleur, l’argent, l’énergie et le temps des associations pour servir votre intérêt”. L’avocate du prévenu a quant à elle avancé : “Vous avez devant vous un menteur invétéré, un homme qui souffre de mythomanie et qui doit se soigner”, soulignant une enfance difficile.
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