Un ambassadeur dénonce le racisme dont il a été victime au Ministère des Affaires Etrangères
Zair Kedadouche, ambassadeur de France à Andorre, a démissionné et écrit une lettre à François Hollande. Il se dit victime de racisme.
L’ambassadeur de France en principauté d’Andorre, Zair Kedadouche, a démissionné de son poste en se disant victime de discriminations raciales au sein du ministère des Affaires étrangères, des accusations rejetées ce mardi par le Quai d’Orsay. “C’est au ministère des Affaires étrangères que j’ai rencontré le racisme le plus abject et ressenti l’humiliation de ne pas faire partie de la même classe sociale“, a écrit l’ex-ambassadeur et ancien footballeur dans une lettre de démission adressée au président François Hollande, datée du 5 mars 2014 et rendue publique aujourd’hui.
L’ancien diplomate y explique s’être vu refuser des affectations en raison de son nom, avoir subi des humiliations de ses collègues et avoir dû supporter des différences de traitement. “Certains dirigeants du Quai d’Orsay considèrent mon origine et mon nom comme un handicap“, affirme-t-il.
Le Quai d’Orsay ne valide pas les accusations de l’ancien ambassadeur
Le ministère a jugé “inacceptables” les attaques de l’ancien diplomate. “Les accusations graves de racisme et de discrimination portées par M. Kedadouche à l’encontre du ministère n’ont aucun fondement et sont inacceptables. Les inspections et évaluations menées régulièrement ne les ont jamais étayées“, a indiqué le Quai d’Orsay dans un communiqué. Selon lui, dans son dialogue régulier avec l’administration lors des diverses inspections, M. Kedadouche n’a jamais fait état de ces discriminations.
Dans sa lettre, Zair Kedadouche, qui avait été nommé en 2008 consul général de France en Belgique, affirme avoir saisi le Défenseur des droits et déposé une plainte auprès du procureur de la République “pour comportements racistes et discriminations sociales de l’administration du Quai“. Il précise également avoir demandé à revenir à l’Inspection générale de l’éducation nationale, où il avait été intégré sous la présidence de Jacques Chirac. Selon le Ministère des Affaires Etrangères, l’ex-ambassadeur “a fait le choix de rejoindre son corps d’origine alors que d’autres affectations dans le réseau diplomatique lui étaient proposées“.