Alain Juppé salue le “bon discours” de François Hollande
Mardi, Alain Juppé était l'invité de BFM TV et RMC. Quelques jours après les attentats de Paris, il a évoqué le discours devant le Congrès du Président, et est revenu sur les suppressions de postes liées à la sécurité avant 2012.
Alain Juppé, mardi 17 novembre au matin, a salué un “bon discours” du Président Hollande lundi devant le Congrès réuni à Versailles. Toujours au sujet des attaques meurtrières de Paris, et spécifiquement des forces de sécurité, le maire de Bordeaux a fait un petit bond dans le passé en déplorant que la droite avait eu “sans doute eu tort, avant 2012, d’en supprimer une dizaine de milliers”.
Le petit tacle glissé de Juppé sur Sarkozy
Ainsi, Alain Juppé évoque les annonces du chef de l’Etat à Versailles : “C’est une bonne chose que de recruter 8.500 fonctionnaires dans la police, la gendarmerie, l’administration pénitentiaire, la Justice”.
Et il ne faut pas être un politologue émérite pour discerner dans les regrets relatifs aux suppressions de postes avant 2012 un nouveau sursaut de la rivalité entre la mairie de Bordeaux et l’ancien chef d’Etat. Car cette dizaine de milliers de suppressions de postes (d’après Le Monde, 12.000 en réalité) relève de fait du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pour autant, son principal concurrent après cette pique à peine voilée vient tempérer : “Le contexte n’était pas le même”. Une tempérance qui n’est que de courte durée : “il faut être un peu humble : tout n’était pas parfait avant 2012 et tout n’est pas catastrophique après 2012”.
Juppé, sur la même ligne que le chef de l’Etat ?
“Je n’étais pas au Congrès, je n’en suis pas membre, mais j’ai vu l’ensemble des parlementaires (à quelques exceptions près, NDLR) se lever pour applaudir le président de la République et c’était le signe de ce besoin d’unité nationale que nous ressentons tous”. Bien, mais Alain Juppé ne nuance-t-il aucune annonce du président ? Si. “Qu’on mette en situation de privation de liberté un terroriste avéré, sur lequel on a des doutes forts, ok, mais on peut aussi avoir intérêt à assurer la surveillance de certaines autres personnes pour remonter des filières. Le problème, c’est le suivi des fiches S, et donc les moyens de la police et de la gendarmerie”. Voilà pour le fond.
Pour autant, et toujours au sujet du sort réservé aux personnes fichées “S”, Alain Juppé rejoint plus Hollande que Sarkozy sur la forme: “C’est une privation de liberté sur pure décision judiciaire, et le président de la République a dit qu’il allait saisir le Conseil d’Etat pour voir si cette mesure était constitutionnelle. Il a raison. On va voir ce que ça donne”.