Accord inédit sur la paix à Gaza : retour sur une journée décisive

Image d'illustration. Signature d un accord de paixADN
Après des semaines de négociations intenses, un accord de cessez-le-feu a été conclu au Caire entre Israël et le Hamas, suscitant l’espoir d’une trêve durable à Gaza. Cette avancée marque une étape majeure dans le conflit.
Tl;dr
- Accord historique sur Gaza signé sans Israël ni Hamas.
- L’avenir du désarmement et de la gouvernance reste flou.
- Conférence sur la reconstruction annoncée, vigilance internationale maintenue.
Une « journée historique » à Charm el-Cheikh
Dans l’atmosphère feutrée de Charm el-Cheikh, le mot d’ordre était à l’optimisme ce 13 octobre 2025. Sur fond de décor grandiloquent, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué «une journée historique pour la paix», voyant dans la signature d’un nouvel accord sur la bande de Gaza le possible début d’une «nouvelle ère de paix et de stabilité» pour le Moyen-Orient.
Pourtant, les principaux protagonistes du conflit — à savoir Israël et le Hamas — brillaient par leur absence, tandis qu’une trentaine de dirigeants arabes et européens se pressaient autour de la table.
L’accord : entre annonces et incertitudes
L’événement était co-présidé par l’inévitable Donald Trump, qui n’a pas manqué d’afficher sa satisfaction : «Désormais, la paix règne enfin au Moyen-Orient après ce jour formidable», s’est-il exclamé. Toutefois, difficile d’en savoir plus sur le contenu précis de cette déclaration conjointe signée par les quatre médiateurs — États-Unis, Égypte, Qatar, et Turquie. Si elle promet un cessez-le-feu durable, beaucoup d’éléments cruciaux restent en suspens.
Parmi les points les plus nébuleux figurent :
- L’application du désarmement du Hamas, toujours incertaine malgré son acceptation théorique.
- L’organisation politique future de Gaza, avec un Conseil de la Paix dont la composition et les pouvoirs restent à préciser.
À cela s’ajoute une conférence internationale dédiée à la reconstruction du territoire palestinien, annoncée prochainement par l’Égypte.
Main tendue et mise en scène politique
La poignée de main échangée entre le président palestinien Mahmoud Abbas et Donald Trump restera comme l’image forte du sommet. Escorté par un Emmanuel Macron visiblement soucieux du rôle futur de la France dans ce processus, Abbas a été reçu avec égards aux côtés des dirigeants espagnol, italien, allemand, britannique et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Pendant ce temps, une immense banderole « PEACE 2025 » trônait derrière les chefs d’État pour compléter cette chorégraphie diplomatique.
L’après-sommet : prudence internationale et étapes clés à venir
Reste que rien n’est encore joué. De retour à Paris, Emmanuel Macron a nuancé l’enthousiasme ambiant : «C’est une journée historique […] mais on doit encore écrire l’histoire avec beaucoup d’étapes à venir», a-t-il confié, rappelant que tout dépendra désormais du rôle réel accordé à l’Autorité palestinienne dans la gouvernance de Gaza.
Côté israélien, Donald Trump avait auparavant célébré à Jérusalem la fin d’un «long cauchemar» marqué par la libération des vingt derniers otages contre près de deux mille prisonniers palestiniens — un échange inédit qui restera gravé comme un jalon dans ce processus encore fragile vers une réelle stabilisation régionale.