Israël-Hamas : ce que contient l’accord de cessez-le-feu

Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est envisagé, accompagné de la libération d’otages. Ces initiatives s’inscrivent dans un processus visant à stopper les combats et à ouvrir la voie vers une résolution du conflit.

Un accord historique scelle une trêve à Gaza

Après de longues semaines de négociations indirectes en Égypte, un accord qualifié d’« historique » par plusieurs parties a enfin vu le jour, ouvrant la voie à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Tôt ce vendredi 10 octobre 2025, le gouvernement israélien a donné son feu vert à la première phase du texte. Cette décision intervient alors que la pression internationale s’est accentuée, portée notamment par le président américain, Donald Trump, qui n’a cessé d’appeler à mettre fin aux hostilités.

Libération des otages : une étape décisive

Le cœur de cet accord repose sur la libération de tous les otages – vivants ou décédés – capturés lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, il resterait encore quarante-sept détenus dans l’enclave palestinienne, dont vingt-cinq seraient morts selon l’armée israélienne. La signature en Égypte engage toutes les parties à organiser ce retour sous soixante-douze heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Un responsable du Hamas précise que cette libération doit s’accompagner d’un échange contre près de deux mille prisonniers palestiniens et d’une entrée accrue d’aide humanitaire.

Dans la foulée, les rues de Khan Younès se sont animées : « Dieu merci ! Malgré tous les morts et la perte d’êtres chers, nous sommes heureux aujourd’hui », confie Ayman al-Najjar. À Tel-Aviv, sur la « place des Otages », l’attente touche à sa fin pour des centaines de familles portant fièrement l’inscription « Ils reviennent ».

L’ombre portée de Donald Trump sur la paix

L’accord s’inscrit dans un plan plus large en vingt points, annoncé le 29 septembre dernier par Donald Trump, visant à stabiliser durablement la région après deux années d’un conflit meurtrier ayant provoqué une véritable catastrophe humanitaire. D’ailleurs, le président américain prévoit de se rendre prochainement au Moyen-Orient pour superviser lui-même le retour des otages. L’annonce a été saluée par plusieurs acteurs internationaux ; même si certains pays comme l’Iran restent prudents.

Au sein du gouvernement israélien toutefois, l’accord ne fait pas l’unanimité : Itamar Ben Gvir, ministre influent et représentant de l’extrême droite, s’y est opposé.

Un avenir encore incertain pour Gaza

Les regards se tournent désormais vers la deuxième phase du plan : il est prévu que les discussions sur le désarmement du Hamas et un retrait progressif des troupes israéliennes démarrent sans délai. Ce nouveau chapitre comprend également la création controversée d’un « comité de la paix », présidé par Trump, chargé d’encadrer un gouvernement transitoire à Gaza – une perspective immédiatement rejetée par plusieurs factions palestiniennes.

Dans cette configuration complexe, deux cents militaires américains seront déployés afin d’observer et superviser les termes du cessez-le-feu ainsi que l’application effective des mesures prévues.
La suite dépendra donc non seulement du respect scrupuleux des engagements pris ces dernières heures mais aussi, plus largement, de la capacité des acteurs impliqués à s’accorder sur une vision partagée de l’après-guerre.