3ème Plan Cancer : Dépistage et lutte contre le tabac
François Hollande a dévoilé le troisième plan de bataille contre la première cause de mortalité en France, avec près de 150 000 décès par an
François Hollande a lancé ce mardi le troisième Plan cancer (2014-2019) avec un budget d’1,5 milliard d’euros. Lors d’un discours à la Mutualité, le Président a indiqué que “le cancer est l’une des grandes causes qui fédèrent“, et pour cause, le cancer est la première cause de mortalité en France avec près de 150 000 décès par an pour 350 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année.
La maladie, qui coûte 14 milliards d’euros par an à la société, est plus meurtrière chez les ouvriers de 30 à 65 ans que chez les cadres du même âge. François Hollande a affirmé son ambition de “donner les mêmes chances à tous, partout en France, pour guérir” de cette maladie et a donné la priorité à la lutte contre le tabac puisque le cancer du poumon reste encore aujourd’hui le plus meurtrier.
Programme national de réduction du tabagisme
Avec 44 000 morts par an, le tabac est à lui seul responsable de 30% des décès liés au cancer. Conscient de ce problème, le Président de la République a tenu à mettre en avant la lutte contre le tabagisme et a demandé à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, de présenter avant l’été “un programme national de réduction du tabagisme“.
Les hausses du prix du tabac n’étant pas suffisantes à elles seules, celle-ci continueront mais désormais, “les recettes supplémentaires abonderont un fonds dédié à la recherche, à la prévention et à la prise en charge du cancer“. Le Président a par ailleurs annoncé qu’une grande campagne contre le tabac serait diffusée aux heures de grande écoute, avec des images dures sur la maladie. D’autre part, le forfait de 150 euros permettant d’aider les jeunes fumeurs à s’en sortir sera étendu d’ici 2015 aux 25-30 ans, aux malades du cancer et aux plus démunis. Enfin, les infirmières scolaires et les médecins du travail seront désormais habilités à proposer des substituts nicotiniques.
Multiplication des dépistages
Hollande a rappelé que moins des 2/3 des femmes sont dépistées pour le cancer du sein et moins de 1/3 pour le cancer colo-rectal. Ainsi, il a indiqué que “toutes les personnes qui se feront dépister seront prises en charge sans avance de frais” et qu’un dépistage systématique serait instauré chez les femmes pour le cancer du col de l’utérus qui touche 3 000 femmes chaque année et en tue plus de 1 000, dans le but de réduire cette mortalité de 30% en dix ans.
Notre Président, qui espère doubler d’ici à cinq ans le recours aux vaccins préventifs anti-HPV, souhaite aussi réduire le temps d’attente avant de passer un IRM. Alors qu’il faut en moyenne 27 jours aujourd’hui pour avoir un rendez-vous, François Hollande espère réduire cette attente à 20 jours, où que l’on réside, avec un investissement de 15 millions d’euros pour les régions sous-équipées.
Faciliter la vie des malades
“La majorité des malades sont guéris mais deviennent suspects, le jour où le souvenir de leur cancer les rattrape et leur barre l’accès à un crédit” a déclaré François Hollande. Ce dernier entend créer un “droit à l’oubli” pour que ceux ayant guéri d’un cancer dans l’enfance ou l’adolescence ainsi que ceux déclarés comme définitivement guéris par la science puissent accéder aisément aux prêts, crédits et assurances comme n’importe qui.