François Hollande reçoit discrètement le dictateur Hamed de Bahreïn
François Hollande pourrait bien contredire son opinion notamment en recevant en France et à l’Élysée, un dictateur. Ce dernier prénommé Hamed ben Issa Al Khalifa est le dernier roi de Bahreïn, il est également réputé pour laisser son régime dans le sang.
François Hollande a reçu cette visite en toute discrétion, pourtant elle avait été planifiée et relevait d’une « réception officielle » selon Jean-Paul Burdy. Ce spécialiste de Bahreïn déclare que l’homme était bien accompagné à l’aéroport avec la garde républicaine française. Ce silence s’explique par la situation vécue depuis plus d’un an par la population. 1 230 000 habitants demandent la fin des discriminations ainsi que des élections libres. Depuis le début de la révolte en mars 2011, près de 60 personnes ont été tuées selon Amnesty International. L’Arabie Saoudite avait donc envoyé un millier de soldats.
Comment le public a-t-il été au courant de cette information ? C’est le réseau Twitter qui en est la cause. Une journaliste de l’AFP qui se charge de l’Élysée envoie une photo le 23 juillet. Cette dernière montre le président de la République au côté du roi Hamed ben issa Al Khalifa. La présidence est donc dans l’obligation de communiquer sur l’évènement, cette rencontre avait pour but d’évoquer « le risque de prolifération des armes de destruction massive ».
Son homologue est également reçu par Laurent Fabius le lendemain. Il fait une annonce, la France devra collaborer avec Bahreïn. L’objectif étant de proposer des réformes judiciaires tout en développant la liberté des droits de l’homme et ceux de la presse comme l’explique l’AFP. Le conflit est vif, en juillet la sécurité a réalisé près de 240 arrestations et une centaine de personnes ont été blessées notamment pendant les affrontements avec la police selon Al-Wefaq, le principal groupe de l’opposition. La situation est donc critique, le directeur adjoint de la PHR a évoqué dans un rapport que des grenades lacrymogènes étaient lancées « directement des civils dans leur voiture, dans leur maison, ou dans d’autres espaces fermés où les effets toxiques sont exacerbés ».
Le 2 aout, les ONG ont demandé à François Hollande d’indiquer clairement la position de la France et de ne pas cautionner les actes de Bahreïn. LePoint.fr a contacté une personne proche de cette affaire, selon elle, cette rencontre avait simplement pour but d’évoquer la possibilité de mettre en place une haute autorité. De ce fait, les domaines de coopération entre ces deux pays pourront donc être proposés. Dans tous les cas, cette visite entraine une grande polémique puisque François Hollande s’est toujours déclaré contre les dictateurs, sur Internet il est possible de retrouver une citation, « Moi président, je ne recevrais pas de dictateurs à l’Élysée ».