Voyager en avion cet été pourrait vous rendre détectable par des civilisations extraterrestres

À l’approche des départs en vacances estivales, de nombreux voyageurs s’envolent vers leur destination. Or, chaque vol génère un faisceau d’ondes radio émis par les avions, susceptibles d’être interceptées bien au-delà de la Terre.

Des aéroports sous les projecteurs cosmiques

C’est une idée qui pourrait presque prêter à sourire, et pourtant : chaque vol commercial contribue à faire de la Terre un véritable phare dans l’obscurité de l’univers.

Alors que la quête de contact avec une vie extraterrestre est souvent associée à des missions scientifiques encadrées par les États, il apparaît que le simple fonctionnement quotidien de nos infrastructures joue déjà un rôle inattendu dans cette aventure cosmique.

L’impact colossal des radars aéroportuaires

Une récente étude présentée lors d’un colloque organisé par la société astronomique royale — mise en lumière par le média Futura — vient bouleverser notre vision sur ce sujet. D’après les travaux menés par Ramiro Saide, la puissance combinée des radars utilisés pour contrôler le trafic aérien atteint environ 2 x 10¹⁵ watts. Ces émissions, sans même que leurs opérateurs ne s’en doutent, traversent aisément notre atmosphère et filent vers l’espace intersidéral.

Pour donner une idée de leur portée, ces signaux pourraient être captés, théoriquement, jusqu’à une distance de 200 années-lumière grâce à des instruments tels que le Green Bank Telescope. Un chiffre vertigineux, surtout si l’on songe qu’une année-lumière équivaut à près de 9 460 milliards de kilomètres. À titre de comparaison, la planète la plus éloignée du Soleil dans notre système solaire, Neptune, n’est distante « que » de 0,000474 année-lumière…

Des technosignatures qui en disent long

Ce sont donc des millions de milliards de kilomètres qui séparent encore notre monde des éventuelles civilisations exoplanétaires… mais ces dernières auraient pourtant les moyens de nous repérer. Les signaux radar émis depuis nos aéroports sont ce que les scientifiques appellent des technosignatures. Leur rythme régulier et leur nature directionnelle constituent autant d’indices clairs d’une activité intelligente.

Dans cette perspective, il est fascinant d’imaginer qu’une civilisation munie d’un radiotélescope performant — disons installée autour de l’exoplanète potentiellement habitable la plus proche, Proxima Centauri b, située à quatre années-lumière — pourrait bel et bien déceler notre présence.

L’humanité : émettrice bruyante malgré elle ?

En définitive, si nous nous efforçons depuis des décennies « d’écouter » les murmures éventuels venus du cosmos, il semblerait que nous ayons quelque peu oublié combien nous étions déjà… bruyants.

Entre chaque décollage et chaque atterrissage, ce ne sont pas seulement des passagers qui traversent le ciel : c’est toute une planète qui signale involontairement sa position à qui voudra bien tendre l’oreille à plusieurs centaines d’années-lumière.