Virus Zika : trois ans après avoir été infectés, des patients présentent de lourdes séquelles
Selon une étude des chercheurs des CHU de Guadeloupe et de Martinique, des patients de Zika présenteraient de lourdes séquelles trois ans après avoir été infectés. Un certain nombre de ces malades n'ont par exemple pas encore retrouvé une marche normale.
En 2016, le virus Zika sévissait notamment en Amérique latine, en Guadeloupe et en Martinique. Trois ans plus tard, des patients n’ont toujours pas récupéré la totalité de leurs moyens. C’est ce que révèlent des chercheurs des CHU de Guadeloupe et de Martinique dans une étude parue vendredi dernier dans la revue Neurology.
Un peu plus de deux ans après la fin de l’épidémie, rapporte Ouest-France, des malades continuent de présenter d’importantes séquelles. 87 d’entre eux, incluant six enfants, ont été suivis dans le cadre de ces travaux. Tous manifestaient un NeuroZika, infection se traduisant par des atteintes neurologiques, et 76 ont pu être suivis “dans le temps”, nous précise-t-on.
Des patients de Zika ont toujours des problèmes à marcher correctement
Au terme de l’étude, il est apparu qu’un quart de ces patients souffraient de problèmes résiduels, en manifestant ainsi de l’instabilité ou des difficultés à marcher correctement. 7,9% de l’échantillon étudié, soient six personnes, continuent pour leur part d’être gravement atteints. 75% de ces personnes ont quasiment ou totalement récupéré, quand trois patients sont morts.
Annie Lannuzel, professeur de neurologie à l’université des Antilles ayant dirigé l’étude, indique au sujet des personnes encore sensiblement touchées que “ce sont des patients qui sont généralement passés en réanimation, qui avaient un syndrome de Guillain-Barré, donc une paralysie des quatre membres. Ils n’ont pas encore récupéré la marche et sont totalement dépendants dans les gestes de la vie quotidienne. Certains vont garder des séquelles”.
Un appel à mieux traiter les cas de virus découvert dans un fluide
Le NeuzoZika a été découvert après que les acides nucléiques de Zika ont été repérés dans l’urine, le sang ou le liquide céphalorachidien. La principale signataire de ces travaux appelle par conséquent à une meilleure prise en charge de ces cas pour prévenir des complications : “Quand on trouve le virus dans un fluide, il peut y avoir une atteinte plus sévère. Il y a un risque de passer en réanimation ou d’être intubé. Il faut vraiment prendre en charge ces cas rapidement et précocement”.