Guyane : quand l’Élysée estime (à tort) que Zika y fait toujours rage
Dans une note sanitaire transmise aux journalistes appelés à suivre Emmanuel Macron lors de son déplacement prochain en Guyane, l'Élysée prévient que le virus Zika y fait encore rage alors que la fin de l'épidémie a été annoncée il y a quasiment un an jour pour jour.
Après avoir fait rire et désolé, voire les deux en même temps, en ayant considéré en mars dernier que la Guyane était une île, Emmanuel Macron apparaît s’être une nouvelle fois mépris au sujet de ce département. Une note sanitaire de l’Élysée qui fait ainsi aujourd’hui polémique.
C’est le quotidien France-Guyane qui, mercredi, a publié le document. Ce dernier a été transmis jeudi dernier aux journalistes appelés à suivre le président de la République durant son déplacement en Guyane du 26 au 28 octobre. La note sanitaire a eu de quoi indigner des parlementaires guyanais car elle indique notamment que « la Guyane est actuellement touchée par l’épidémie de virus Zika ».
La note sanitaire de l’Élysée qui ne passe pas en Guyane
Or, la fin de cette même épidémie avait été annoncée le 18 octobre 2016, soit il y a pratiquement un an jour pour jour. Mercredi par voie de communiqué, le sénateur guyanais Antoine Karam n’a pas manqué de déplorer le manque de sérieux observé ici par l’Élysée.
Cité par Europe1, il déclare que « l’Élysée a diffusé sans précaution des informations fausses et sans fondement. » Et d’ajouter : « Plus grave, quelle image est-il ainsi renvoyée aux Guyanais eux-mêmes face à ce qui constitue leur quotidien ? Je constate avec regret que la stigmatisation dont souffre souvent notre territoire émane ici du plus haut niveau de l’État ».
Une « erreur » depuis avouée
Le député Gabriel Serville a témoigné d’une réaction semblable sur Twitter : « quand on lit les conseils de l’Élysée aux journalistes se rendant en Guyane on comprend d’où vient le mépris permanent pour notre territoire ». On apprend que l’Élysée s’est rapproché de France-Guyane mercredi en fin de journée pour lui assurer avoir commis une « erreur » et que les journalistes ont reçu « une note non actualisée ». Mais peut-être avaient-ils rectifié d’eux-mêmes. C’est d’ailleurs éventuellement l’un d’eux qui a pu faire passer l’information.