Vinci Autoroute met en garde contre l’augmentation de l’usage du protoxyde d’azote au volant

Image d'illustration. Capsule de protoxyde d azote sur surface réfléchissanteADN
Vinci Autoroute signale une augmentation préoccupante de l’usage du protoxyde d’azote par des conducteurs sur les routes françaises. Cette tendance, observée récemment, soulève des inquiétudes quant aux risques accrus pour la sécurité routière.
Tl;dr
- Le protoxyde d’azote inquiète pour ses risques au volant.
- Les jeunes de moins de 35 ans sont les plus exposés.
- Vinci Autoroutes lance une campagne de prévention ciblée.
Un phénomène inquiétant sur les routes françaises
Ces dernières années, un produit jusque-là cantonné aux cuisines ou aux laboratoires fait irruption dans la sphère des préoccupations sanitaires : le protoxyde d’azote. Communément appelé « gaz hilarant », ce composé attire l’attention des autorités et des associations de prévention, qui observent une montée en puissance de sa consommation, en particulier chez les jeunes. Mais un nouveau front s’ouvre désormais : celui de la sécurité routière.
L’alerte lancée par Vinci Autoroutes
La Fondation Vinci Autoroutes tire la sonnette d’alarme. Dans un rapport récent, l’entreprise souligne une multiplication des accidents liés à la prise de protoxyde d’azote au volant. D’après les résultats d’une enquête menée avec Ipsos, ce sont surtout les conducteurs âgés de moins de 35 ans qui sont concernés. Quelques chiffres donnent la mesure du phénomène :
- 1 jeune sur 10 a déjà consommé du « proto » lors d’une soirée entre amis ; la moitié d’entre eux admet l’avoir fait tout en conduisant.
- 7 % des moins de 35 ans déclarent avoir été passagers d’un véhicule dont le conducteur avait inhalé du protoxyde d’azote.
- Plus d’un tiers des Français affirme avoir déjà vu capsules ou bouteilles usagées sur la voie publique.
Pour tenter d’endiguer ce nouveau risque, la Fondation et l’association Protoside, impliquée dans la recherche et la prévention autour du N2O, déploient une campagne de sensibilisation dès le vendredi 24 octobre 2025 sur plusieurs aires autoroutières.
Des effets dévastateurs encore sous-estimés
Si l’on connaît bien les méfaits de l’alcool ou du cannabis au volant, ceux du protoxyde d’azote demeurent largement méconnus. Son usage détourné — souvent en quête d’euphorie rapide — expose pourtant à des risques majeurs : pertes de connaissance, désorientation soudaine, voire crises neurologiques ou cardiaques en cas d’abus répétés.
Comme le rappelle la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), il existe également un danger non négligeable d’asphyxie ou encore de brûlures liées au froid intense dégagé par le gaz.
Entre banalisation et urgence sanitaire
Initialement destiné à la préparation culinaire — on pense aux siphons à chantilly — le protoxyde d’azote est aujourd’hui largement détourné pour ses propriétés récréatives. Ce glissement inquiète jusqu’au plus haut niveau : selon les chiffres publiés en 2023, le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et touche désormais aussi bien les femmes que les hommes. Des cas graves ont même été signalés chez des nourrissons exposés in utero.
En somme, derrière son image festive, le « proto » se révèle être un enjeu sanitaire et sociétal majeur qui pousse institutions et citoyens à une prise de conscience urgente face aux dangers qu’il représente — sur la route comme ailleurs.