Villefontaine : “Je savais que j’étais père de famille et pédophile”
L'ancien directeur de l'école de Villefontaine accusé de pédophilie s'est confié à des psychologues et des psychiatres quant à son état. Dans ses déclarations, il considère notamment ne plus se sentir "appartenir à la race humaine".
Il y a quelques jours, on apprenait que le directeur de l’école de Villefontaine (Isère) mis en examen il y a un an pour faits de pédophilie filmait ses agressions présumées. Des enquêteurs ont ainsi retrouvé des enregistrements de ces actes sur des supports vidéo appartenant au désormais ex-responsable scolaire.
Nos confrères du Parisien / Aujourd’hui en France livrent en ce jour les confidences de cet homme, recueillies par des psychologues et des psychiatres sollicités dans le cadre de l’enquête. Pour les médecins, l’ancien directeur présente une “absence totale de sens critique et de réflexion” de par ses propos peu cohérents.
Pédophilie : les “ateliers du goût”, un “jeu” pour l’ex-directeur de l’école de Villeurbanne
L’accusé explique qu’il pouvait se priver de manger pour continuer à consommer des images pédopornographiques. Il semblait alors ne pas ignorer qu’il menait là une “vie interdite”, en affichant deux visages dont l’un ne l’aura pour ainsi dire jamais quitté, faute d’efforts pour le faire disparaître : “Je savais que j’étais père de famille et pédophile”.
Quand vient le moment d’aborder ces “ateliers du goût”, où il accueillait derrière un paravent des enfants aux yeux bandés pour leur administrer des fellations, l’ancien directeur parle d’“une dégustation”, d’un “jeu”, lui qui “pensait naïvement que ça n’aurait pas de conséquence, comme un gamin qui a une idée débile et la met en pratique”.
“J’ai l’impression de ne plus appartenir à la race humaine”
Pour cet homme mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur 66 enfants, la perception de ces ateliers changeait du tout au tout par le fait de bander les yeux des élèves : “C’était bizarre pour un enfant, mais ça passe !” Et si, en revenant sur sa tentative de suicide du 15 août dernier, il exprime son sentiment de ne plus vraiment se sentir “appartenir à la race humaine”, en désignant ainsi ses actes d’“immondes” réalisés sur des enfants considérés tels des “objets”, les médecins demeurent inflexibles sur leur appréciation de la situation.
Pour ces psychiatres et psychologues, l’ex-directeur “banalise à l’extrême” les faits qui lui sont reprochés et n’a pas la “perception de la conséquence de ses actes”. L’homme encourt une peine de 20 ans de prison.