Vendée : la crèche de Noël autorisée à réinvestir le Conseil général
A la fin 2014, le tribunal administratif de Nantes demandait au conseil départemental de Vendée de démonter sa crèche de Noël, loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat oblige.
En décembre 2014, le Conseil général de Vendée était sommé par le tribunal administratif de Nantes de retirer de son hall d’accueil une crèche de Noël, et ce en vertu de la loi de sépération de l’Eglise et de l’Etat de 1905.
Mardi, la Cour administrative, toujours à Nantes, a cassé cet arrêté, et le symbole religieux pourra réinvestir le lieu public.
Vendée : l’origine de l’affaire de la crèche
L’affaire a pris corps en 2012, quand le président de la fédération de la Libre pensée de Vendée Jean Ragourd saisit le tribunal administratif de Nantes. Selon lui, quand le premier arrêt a été rendu, “ce symbole religieux ne respecte pas ce que doit être la neutralité des bâtiments publics, de l’État donc, et ne respecte pas la liberté de conscience d’un citoyen qui, rentrant au conseil général, se voit quasiment imposer un emblème religieux et caractérisé comme tel”.
Dans un communiqué, le président du Conseil général Bruno Retaillau (LR) avait vivement réagi : “Le respect de la laïcité n’est pas (…) l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment, sous prétexte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ?”, déclarait-il alors en se prononçant sur son souhait de faire appel de la décision.
Philippe de Villiers, figure vendéenne s’il en est, s’emportait avec des mots un peu plus fleuris : “La France est une vieille terre chrétienne. La crèche fait partie de son patrimoine, par-delà les croyances et les sensibilités. Pourquoi ne pas interdire les cloches ? Je récuse ce laïcisme totalitaire, qui est une forme de terreur moderne aux conséquences incalculables”.
Pour la Cour administrative, ce n’est “pas un signe religieux”
Mais revenons en ce 13 octobre 2015, date à laquelle l’instance administrative a donc cassé cet arrêt. Selon le jugement, la crèche entre “dans le cadre d’une tradition relative à la préparation de la fête familiale de Noël et ne revêt pas la nature d’un ‘signe ou emblème religieux”. En conséquence de quoi, “La crèche de la nativité, dont le message est universel, sera réinstallée pour Noël dans le hall de l’hôtel du Département”, a aussitôt déclaré le président du conseil départemental Yves Auvinet.
Quant à l’avocat Alexandre Varaut, représentant le conseil, il s’est réjoui de la décision : “la signification collective de la crèche ne s’arrête pas aux catholiques (…). Dans le hall du département, il n’y a pas de bougies, pas de crucifix, ce n’est pas un endroit de culte, ce n’est pas un petit bout d’église”.
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