Valence : pas d’escorte pour les emmener au tribunal, trois détenus remis en liberté
La justice n'ayant pas été disposée à leur offrir une escorte jusqu'au tribunal judiciaire de Valence, trois détenus ont été remis en liberté dans l'attente de leur comparution immédiate le 31 mai prochain.
C’est une situation a priori inédite, ou du moins rare. On apprend ainsi que lundi, trois détenus ont été remis en liberté, faute d’escorte pour les conduire au tribunal judiciaire de Valence (Drôme). Nos confrères de France Bleu Drôme Ardèche écrivent que ces trois hommes avaient été incarcérés quelques jours plus tôt pour des faits de trafic de stupéfiants ou de violences conjugales. Sous couvert de l’anonymat, un magistrat a parlé d’un dysfonctionnement majeur du système de justice.
Détenus relâchés car pas d’escorte : les agents étaient tous en formation
Depuis novembre 2017, cette mission d’escorte est assurée dans la Drôme par les agents de l’ARPEJ (Autorité de Régulation et de Programmation des Extractions Judiciaires). C’est l’antenne de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) qui est au commandement de la vingtaine d’agents de la prison de Valence. Il se trouve que lundi, tous ces agents étaient en formation obligatoire, et que sans cette dernière, devant être passée tous les trois mois, ils sont dans l’impossibilité de travailler. La raison de ces formations simultanées résulterait de modifications d’agenda liées à l’actuelle crise sanitaire.
Impossible d’appeler le commissariat en renfort
Des policiers peuvent être sollicités par l’administration pénitentiaire, mais là aussi, cela n’a pas été possible dans ce cas précisés. On nous indique ainsi que depuis la mi-avril, le commissariat de Valence est un foyer de contamination de la Covid-19. Mardi, 25 fonctionnaires ne répondaient pas à l’appel car cas contacts. Noël Fayet, directeur départemental de la sécurité publique dans la Drôme, assure bien qu’il ne lui a pas été facile de relâcher les détenus, mais qu’il n’avait pas d’autre solution en vue. Les trois hommes seront de nouveau convoqués dans le cadre d’une comparution immédiate désormais calée au lundi 31 mai prochain.