Val-d’Oise : un médecin poursuivi par la Sécurité sociale pour avoir cessé de prescrire des génériques
Un médecin du Val-d'Oise a été convoqué au tribunal des affaires de Sécurité sociale pour avoir cessé, depuis plusieurs années, de prescrire des médicaments génériques à ses patients. Une quarantaine d'entre eux s'étaient déplacés pour le soutenir dans cette épreuve.
Mercredi, le docteur Julien Blain s’est rendu au tribunal de Pontoise (Val-d’Oise) pour y être jugé, ainsi poursuivi par la Sécurité sociale pour avoir arrêté de prescrire des médicaments génériques. Bien que son procès ait été reporté au 2 octobre prochain pour “empêchement matériel de la défense”, une quarantaine de ses patients avaient fait le déplacement pour soutenir le praticien.
C’est en mars 2015, rapporte Le Parisien, que la Caisse primaire d’assurance maladie décide de poursuivre en justice le docteur Blain installé à Saint-Brice-sous-Forêt. On lui reproche d’inscrire bien trop fréquemment la mention “non substituable” sur ses ordonnances. Ces termes interdisent ainsi aux pharmaciens de remplacer les médicaments prescrits par des génériques.
Poursuivi pour avoir cessé de prescrire de génériques, il est soutenu par ses patients
Pour avoir cessé de prescrire des génériques à ses patients pendant plusieurs années, la Sécurité sociale lui avait d’abord demandé de régler une amende de 400 euros. Mais le docteur Blain s’y est refusé, expliquant qu’il ne s’agit pas d’une question d’argent pour lui : “On pourrait me demander de payer 1 euro, je ne le ferai pas ! Je le fais par principe !”
Et d’ajouter ne souhaiter que le bien des personnes qu’il reçoit dans son cabinet : “Le procès que me fait la CPAM 95 est une injustice. Je fais tout mon possible pour bien soigner mes patients et je ne veux pas avoir de mort sur la conscience”.
“Je ne veux pas avoir de mort sur la conscience”
Le médecin explique en être venu à stopper sa prescription de génériques en constatant que de plus en plus de patients revenaient le voir pour des génériques ne faisant pas effet. Le déclic lui est venu après la mort d’une patiente des suites d’une hémorragie de l’estomac. Cette femme avait débuté un traitement aux génériques trois semaines auparavant. Le docteur Blain souligne avoir connu un autre cas similaire et qu’en 9 ans, neuf de ses patients ont failli périr en passant aux génériques.
Un patient de longue date de ce médecin affirme pour sa part que ce dernier “a fait faire des économies à la Sécurité sociale”, en lui prescrivant ainsi un médicament original bien plus efficace que le générique qui lui avait été administré plus tôt pour une infection. On se rappelle pourtant qu’en 2016, plus de 9 Français sur dix se disaient satisfaits des génériques.