Vaccin contre le papillomavirus : l’étude qui rassure
Agence nationale de sécurité du médicament et Assurance-maladie publient les résultats d'une étude venant contredire des rapports liant vaccin et risque d'apparition de la sclérose en plaques.
Gardasil, ou Cervarix. Deux noms de vaccins qui luttent contre le même virus, le HPV, ou papillomavirus, lequel est à l’origine de la plupart des cancers du col de l’utérus. Ces dernières années, des informations sont venues troubler la confiance du public dans la vaccination, et particulièrement celle concernant ce vaccin. Car ce dernier serait responsable d’une augmentation du risque de voir survenir la sclérose en plaques.
Ce jour, une très vaste étude conjointe de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) et de l’Assurance-maladie (Cnamts) est publiée, qui vient balayer cette controverse et rassurer ceux qui veulent bien l’être.
Vaccin anti-HPV : une étude de grande ampleur
Cette étude d’une centaine de pages a été établie en suivant jusqu’en 2013 pas moins de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans entre 2008 et 2012. Alain Weill, qui travaille à la direction de la stratégie, des études et des statistiques de la Cnamts explique : “Pour 12 des 14 maladies auto-immunes étudiées, on ne trouve pas d’association entre celles-ci et la vaccination. Pour les Mici (maladies inflammatoire chroniques de l’intestin), il y a une relation faible, ajoute-t-il. Par contre la relation est robuste (statistiquement) entre la vaccination et le risque de syndrome de Guillain-Barré”.
Ainsi, 2 maladies sur 14 procèdent d’un lien avec le vaccin. Très faible pour les Mici, mais un risque trois fois plus grand pour le syndrome que l’on vient de nommer. Pour autant, il “représente 1 à 2 cas supplémentaires pour 100.000 filles vaccinées”, reporte Libération.
“La vaccination est indispensable”
Une fois ce faible risque établi, que préconisent les autorités ? Pour Benoît Vallet, directeur général de la santé, les choses sont claires : “Le bénéfice-risque est très largement en faveur de ce vaccin. Il faut continuer à vacciner, et en faire fortement sa promotion”. Même son de cloche chez Agnès Buzyn,qui chapeaute l’Institut national du cancer, toujours à Libération : “La vaccination est pourtant indispensable. Certes il n’y a, si l’on peut dire, que 3 000 nouveaux cas par an, mais cela se traduit par 1 100 décès. Et dans le paysage, c’est le cancer le plus évitable, et surtout le plus inégalitaire. Il touche ainsi très fortement les femmes moins aisées, moins éduquées, et survient dans les régions les plus pauvres. En plus, il est un des rares cancers dont la survie à cinq ans diminue, passant de 68% à 65%. Ce qui doit nous alarmer”.