Une liste de 12 000 nazis installés en Argentine révélée par une ONG
Le centre Simon Wiesenthal, qui lutte contre l’antisémitisme et le racisme, précise que "beaucoup d'entre eux ont alimenté un ou plusieurs comptes bancaires au Schweizerische Kreditanstalt, devenu ensuite la banque Credit Suisse".
Mardi, le centre Simon Wiesenthal a révélé une liste de dans laquelle figurent 12 000 noms de nazis installés en Argentine. Selon l’ONG qui traque les criminels nazis de la Seconde Guerre mondiale, nombre d’entre eux “ont alimenté un ou plusieurs comptes bancaires au Schweizerische Kreditanstalt, devenu ensuite la banque Credit Suisse, dont le siège est à Zurich”. Dans un communiqué, le centre indique : “Nous pensons que ces comptes longtemps inactifs abritaient de l’argent volé aux victimes juives”.
12 000 membres et 8 000 affiliés
En 1938, rappelle l’ONG, la branche internationale du parti nazi comptait 1 400 membres en Argentine. Un nombre important car “Pendant les années 1930, le régime militaire pro-nazi du président José Félix Uriburu, surnommé ‘Von Pepe’ pour sa germanophilie, et de son successeur Agustin Pedro Justo, a accueilli une présence nazie croissante” dans le pays. En outre, le syndicat argentin sympathisant du régime, l’Union allemande des syndicats, recensait 12 000 membres, ainsi que 8 000 personnes affiliées à diverses organisations ayant prêté leur concours aux Nazis.
Une copie originale de la liste retrouvée par hasard
Ces organisations “allaient d’entreprises allemandes comme IG Farben (fournisseur du gaz Zyklon-B, utilisé pour tuer les Juifs et autres victimes du nazisme dans les camps) à des organismes financiers comme la Banque allemande transatlantique et la Banque germanique d’Amérique du Sud”, ajoute le centre Simon Wiesenthal. Shimon Samuels, qui en est l’un des directeurs, estime que “Ces deux banques ont apparemment servi à effectuer des virements des Nazis vers la Suisse”. Certes, des groupes argentins pro-nazis ont essayé d’en faire disparaître les preuves en brûlant des archives.
Mais c’était compter sans Pedro Filipuzzi, un enquêteur qui a travaillé dans l’ancien siège des Nazis à Buenos Aires. C’est lui qui a trouvé par hasard une copie originale de cette liste et l’a transmise à l’ONG.