Une boutade de François Hollande crispe les relations avec l’Algérie
Une mauvaise plaisanterie de François Hollande au sujet du déplacement de Manuel Valls à Alger.
François Hollande a déclaré lundi dernier, sur le ton de la plaisanterie devant le conseil représentatif des institutions juives de France que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, était rentré d’Algérie “sain et sauf”. “C’est déjà beaucoup”. Une boutade évidemment mal perçue par le gouvernement algérien et qui brise les efforts effectuées par Paris pour redevenir le premier partenaire économique de l’Algérie.
Le ministre algérien Ramtane Lamamra, ne s’est pas fait attendre pour envoyer une réponse, dans un tout autre style que la blague venue de France : “Je vais improviser une réaction, car il semble bien que nous soyons en présence d’une improvisation d’une plaisanterie, et les improvisations sont souvent périlleuses” et de mettre au tapis le président français avec ces propos : “Le sens de l’humour peut apporter ou donner une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu’il s’exprime avec élégance et mesure. Il introduit une décontraction devant cette pratique des plus austères qu’est la diplomatie. L’humour peut être aussi une moins-value lorsqu’il exprime une réaction qui n’est pas celle rapportée par tous sur la population algérienne et l’Algérie.”
L’Algérie attend des excuses de François Hollande.
La presse algérienne a vivement critiqué les déclarations du président français. La mauvaise blague faisait hier toujours la une des journaux arabophones et on pouvait par exemple encore y lire : “Hollande se moque de l’Algérie devant les juifs”. le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, Farouk Ksentini, a appelé François Hollande à présenter rapidement des excuses pour des propos qu’il juge “provocateurs à l’encontre de l’Algérie” et qui selon lui portent “une atteinte flagrante à l’Algérie”.