Un homme innocenté d’un meurtre 17 ans après ?
La Cour de révision tranche jeudi sur le sort d'un homme condamné à 17 ans de prison pour le meurtre de sa compagne. S'il était innocenté, ce serait le 12ème cas depuis 1945.
Il s’appelle Raphaël Maillant. En 1997, cet homme originaire des Vosges avait été condamné à 17 ans de prison pour le meurtre de son ancienne petite amie. Seulement cet acte, il l’a toujours nié, et depuis sa libération en 2004 après 10 ans passés derrière les barreaux, il se bat pour faire reconnaître son innocence. C’est la Cour de révision qui va trancher sur son recours, ce jeudi.
Son avocate : « mettre fin à cette terrible injustice »
Pour son avocate, Me Sylvie Noachovitch, les choses sont simples en apparence : « C’est son dernier espoir, j’espère que la Cour de révision va mettre fin à cette terrible injustice », a-t-elle dit à l’Afp. Mais en apparence seulement, car l’avocat général de cette juridiction composée de 5 juges issus de la Cour d’Assises, s’est déjà prononcé contre le recours déposé.
En août 1991, Valérie Bechtel, alors âgée de 20 ans, est retrouvée étranglée dans un fossé de la foret de Thaon-les-Vosges. Deux hommes sont arrêtées, Raphaël Maillant et Yann Bello, qui sont alors amis d’enfance. Le second charge le premier du meurtre, lors d’un procès dont Raphaël dira qu’il n’y était « pas préparé » et auquel il assiste comme « un spectateur ».
De nouveaux éléments qui ne satisfont pas l’avocat général
Qu’est devenu Yann Bello ? L’homme a été condamné l’an dernier à 25 ans de réclusion par une cour d’Assises pour le viol et le meurtre de sa femme en 2011. S’il a fait appel de cette décision, il n’en est pas moins apparu, selon un expert psychiatre, que Bello avait tendance à facilement « avoir recours à la falsification et à la déformation de la réalité », déclare Me Noachovitch.
Mais pour Patrick Sassoust, l’avocat général, ces nouveaux éléments ne semblent pas suffisants pour revenir sur la condamnation de 1997. Il ajoute même qu’il « ne cherche pas à défendre coûte que coûte une erreur judiciaire, si tant est qu’elle existe ». Il s’agit là de la 4ème demande de révision.