Transports en commun gratuits : la Cour des comptes s’y oppose et explique ses raisons

Image d'illustration. Bus coloré dans la rueADN
Alors que l’idée de rendre gratuits tous les transports en commun séduit de nombreuses collectivités et usagers, la Cour des comptes met en garde contre cette mesure. Elle avance plusieurs arguments pour expliquer sa position défavorable à une gratuité généralisée.
Tl;dr
- La gratuité coûte cher pour les grands réseaux.
- L’effet sur la réduction de l’usage de la voiture reste limité.
- La Cour des comptes recommande des mesures ciblées et évaluées.
Un rapport qui bouscule les idées reçues
Le récent rapport publié par la Cour des comptes le 15 septembre 2025 jette un pavé dans la mare du débat sur la gratuité des transports publics. Selon l’institution, offrir un accès sans frais aux usagers ne se traduit pas, dans la majorité des cas, par une réduction significative de l’usage de la voiture.
En fait, le rapport insiste : «pour les réseaux importants et étendus, la gratuité s’avère très onéreuse tout en générant peu de transfert modal depuis l’automobile».
Des effets contrastés selon la taille des réseaux
L’analyse distingue avec soin les contextes. Sur les petits réseaux où «les bus circulent souvent presque à vide», instaurer la gratuité peut effectivement doper la fréquentation à moindre coût. Mais dès que le réseau prend de l’ampleur — comme dans les grandes agglomérations — l’équation change.
La suppression du paiement entraîne alors une lourde perte de recettes tarifaires, aggravée par l’obligation d’investir pour répondre à l’afflux d’usagers supplémentaires.
Quarante villes concernées, débats persistants
Aujourd’hui, environ quarante collectivités françaises ont sauté le pas : citons Dunkerque, Aubagne, Compiègne, ou encore la métropole de Montpellier, qui regroupe pas moins de 31 communes sous son dispositif.
Du côté des défenseurs comme le maire PS de Montpellier, Michaël Delafosse, on évoque «une mesure de pouvoir d’achat et pour le climat». Celui-ci argue que «la qualité de l’air s’améliore» localement et met en avant une augmentation «de 27 % de la fréquentation un an après la mise en place de la gratuité».
Pistes envisagées pour demain
Toutefois, si ces initiatives visent avant tout à encourager des mobilités plus vertes, les conclusions du rapport restent nuancées : l’impact positif concerne surtout les déplacements courts et intra-urbains, au détriment parfois de la marche ou du vélo plutôt que de l’automobile elle-même.
Pour améliorer le système sans creuser davantage le déficit financier, plusieurs leviers sont proposés :
- Cibler davantage les réductions tarifaires selon les ressources.
- Lutter plus efficacement contre la fraude.
- Mieux évaluer chaque changement tarifaire majeur.
Au final, le débat est loin d’être clos : comment conjuguer équité sociale et efficacité écologique sans mettre à mal la viabilité économique des réseaux ?
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