Tout savoir sur Trappist-1, le système planétaire qui intrigue les scientifiques
Présentation du système Trappist-1, sept exoplanètes très prometteuses pour la présence d'une forme de vie. Le télescope James Webb devrait donner des réponses.
La communauté scientifique retient son souffle. Le télescope James Webb vient de démarrer son observation de Trappist-1, un système rassemblant sept exoplanètes découvert en 2017. Des planètes semblables à la Terre réunies autour d’une étoile et qui pourraient offrir les conditions préalables à une éventuelle forme de vie.
Présentation du système Trappist-1
Ces sept exoplanètes ont été découvertes par des chercheurs belges de l’université de Liège. Toutes d’une taille proche de celle de la Terre, elles gravitent autour de Trappist-1, une étoile naine située à quelque 39 années-lumière de notre système solaire – 370 000 milliards de km -. « Trappist-1 est une naine rouge, quand notre Soleil est une naine jaune », précisait Philippe Delorme, chercheur à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (IPAG). Les naines rouges sont les plus petites et les plus faibles des étoiles.
Les sept planètes, baptisées b, c, d, e, f, g eth, sont des rocheuses, comme Jupiter ou Saturne et restent plutôt proches de leur étoile : « Si on devait comparer avec notre système solaire, c’est comme si elles étaient situées dans l’orbite de Mercure », expliquait Marc Ollivier, astronome et directeur de l’Institut d’astrophysique spatiale d’Orsay (Essonne). Elles tournent autour de Trappist-1 en un délai assez court, entre un jour et demi pour la plus proche et 19 jours pour la plus éloignée. Dernière caractéristique notable, ces planètes sont alignées, elles font baisser la luminosité de l’étoile quand elles font leur révolution, « ce qui les rend plus faciles à étudier », ajoute Philippe Delorme.
Sept exoplanètes très prometteuses pour la présence d’une forme de vie
Mais si plusieurs milliers de systèmes exoplanétaires ont déjà été détectés depuis le premier, en 1995, celui-ci suscite un engouement particulier : « Il y a une conjonction entre la présence de planètes dans la zone habitable d’une étoile et la capacité d’observation de James Webb », souligne Philippe Delorme. « C’est le système le plus proche physiquement de la Terre, avec des planètes qui lui ressemblent et qui sont alignées ». Les planètes e, f et g sont dans cette fameuse « zone habitable » de Trappist-1, autrement dit, jouissant de températures adéquates pour que de l’eau liquide existe à leur surface.
Pour Olivia Lim, doctorante à l’Université de Montréal, « Trappist-1 est unique, toutes les conditions, ou presque toutes, y sont favorables pour la recherche de vie à l’extérieur de notre système solaire. » Cela étant dit, si vie il devait y avoir sur ces planètes, celle-ci pourrait être bien différente de ce que l’on connaît sur Terre, car la rotation des planètes sur elles-mêmes et leur révolution autour de Trappist-1 pourraient être synchrones. « Comme pour notre Lune, pour laquelle on voit toujours la même face, l’étoile ne verrait qu’une seule face des planètes, explique Marc Ollivier, ce serait alors le jour éternel pour cette face et la nuit éternelle pour l’autre. »
Le télescope James Webb devrait donner des réponses
Si le télescope Trappist du Chili n’a pu que découvrir ce système, le télescope James Webb, lui, peut aller bien plus loin dans l’observation : « C’est vraiment l’outil parfait pour étudier le système planétaire Trappist-1, une étoile qui émet essentiellement dans l’infrarouge, James Webb étant un télescope spatial à infrarouge », précise Michael Gillon, astronome à l’Université de Liège. Il va notamment pouvoir déterminer si ces planètes ont une atmosphère, et sa composition, le cas échéant.
Avec plusieurs observations, James Webb pourra identifier la présence éventuelle « de traces de biomarqueurs, explique Philippe Delorme, soit la présence d’un gaz ou d’une combinaison de gaz qu’on détecterait dans une atmosphère, qu’on ne puisse pas expliquer par autre chose que la présence d’une forme de vie. […] La présence de méthane et d’oxygène, comme sur Terre, serait vraiment excitante », conclut-il.