Toulouse : une femme placée en garde à vue pour une banderole “Macronavirus”
Jeudi à Toulouse, une jeune femme a passé quatre heures en garde à vue pour une banderole "Macronavirus À Quand La Fin" accrochée sur le mur de sa maison. Une enquête a été ouverte.
Cela faisait un mois qu’une banderole était accrochée sur le mur d’une habitation du quartier de La Roseraie, à Toulouse (Haute-Garonne). Le message inscrit était “Macronavirus À Quand La Fin”. Le néologiste employé était directement repris d’une Une du journal Charlie Hebdo dans son édition du 29 janvier dernier. Mardi, les policiers se sont rendus chez ces habitants pour leur demander de retirer la banderole, ce qui a été fait. Le lendemain, rapporte Actu Toulouse, les forces de l’ordre sont revenues pour remettre une convocation à une jeune femme qui avait donné son identité.
Une enquête ouverte pour une banderole insultant Emmanuel Macron
Jeudi, au terme de son audition, la jeune femme a été placée en garde à vue pour “outrage à personne dépositaire de l’autorité publique”. Quatre heures plus tard, indique son avocate Me Claire Dujardin, elle a été “relâchée sans suites immédiates”. La Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de Toulouse a quant à elle fait savoir “qu’une enquête a été ouverte” et qu’une “procédure judiciaire est en cours”. Le parquet précise qu’“une personne a été entendue, après le constat le 21 avril dernier, de l’apposition d’une large banderole accrochée sur une habitation, faits ayant donné lieu à ouverture d’une enquête en flagrance du chef d’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, suivie à la DDSP de Toulouse.”
La jeune femme voulait “exprimer son opposition à la politique actuelle”
L’avocate de la jeune femme soutient que la personne du président de la République n’était pas directement visée par la banderole : “Ce n’est pas un outrage au sens juridique du terme. Ma cliente n’avait pas l’intention de nuire à l’image du chef de l’État, mais d’exprimer son opposition à la politique actuelle. C’est son seul moyen de s’exprimer, puisqu’on ne peut pas manifester, avec le confinement. C’est une banderole de revendication politique, pas une infraction.” Un communiqué signé par une quinzaine d’associations, organisations syndicales et partis politiques dénonce une “police politique”.