Toulouse : prison pour un couple ayant battu un enfant de 30 mois
Coups de balai, de ceinture ou de tringle à rideaux... C'est ce que subissait un jeune garçon plusieurs fois par semaine. La mère et son concubin ont été condamnés mardi à de la prison ferme.
A partir de janvier dernier, et jusqu’à la fin du mois de mai l’enfant de 2 ans et demi vivait un calvaire deux à trois fois par semaine. Jusqu’à ce que des voisins, dont l’attention avait été attirée par des pleurs incessants, ne donnent l’alerte.
Le jeune garçon était régulièrement battu à coups de balai, ou de ceinture.
3 ans ferme pour la mère, 2 pour son compagnon
“Avec votre concubin, vous êtes accusés de violences sur votre enfant âgé de 30 mois ! Selon le légiste, ces violences ont causé 10 jours d’incapacité totale de travail à l’enfant”, tonne le président du tribunal correctionnel. Pourtant, quand il est demandé à la mère pourquoi de tels faits ont pu se produire, elle ne semble pas consciente de leur gravité.
“Je ne sais pas comment j’en suis arrivée là (…) Je n’arrivais pas à le gérer, j’ai manqué de patience”, se contente-t-elle de déclarer. “Pourquoi cette période en particulier ?”, interroge le magistrat. Une fois encore, la raison est floue : “Ça a commencé quand on s’est mis en couple avec mon compagnon, mais je ne sais pas vraiment pourquoi”.
Une incarcération immédiate
La procureur de la République a précisé l’environnement dans lequel il évoluait : “L’enfant vivait dans un univers carcéral où les coups étaient réitérés tous les deux trois jours (…) Dans l’appartement, il n’y avait aucun jouet. Et l’enfant dormait sur le canapé puisque sa mère avait jeté son matelas après qu’il a mouillé son lit ! (…) Madame, vous confondez éducation et dressage”, rapporte La Dépêche.
L’avocat du couple a d’un côté admis devoir “défendre l’indéfendable”. Mais il a tout de même déclaré en faveur de ses deux clients : “Jamais ils n’ont essayé de fuir leur responsabilité. Les faits ont toujours été reconnus (…) ils assument comme ils peuvent. Ces gens affrontent leurs erreurs, mais également une profonde misère sociale et une vraie fragilité psychologique quoi qu’en dise l’expert”.
Le tribunal correctionnel de Toulouse a finalement condamné la mère à 36 mois de prison dont 18 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Quant au concubin, il a été condamné à 24 mois de prison dont 18 mois assortis d’un sursis avec aussi, une mise à l’épreuve.