Toulouse : elle diffuse les cris d’une voisine victime de violences conjugales, la préfecture intervient
"Quoi faire pour aider cette femme ? Elle halète. J'entends les coups pleuvoir ici", a posté cette Toulousaine sur Twitter.
“Coups et hurlements de femme pendant trois heures. Mon voisin bat sa femme en toute impunité. La police passe et réclame juste une pièce d’identité et repart. C’est normal ?”. Sofia poste ces mots sur Twitter samedi peu après 7h du matin, accompagnés d’une vidéo de laquelle on peut entendre les hurlements difficilement soutenables d’une femme, derrière une porte. La publication interpelle directement la préfecture d’Occitanie et la préfecture de police, tout comme la Secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes .
Les faits avaient débuté trois heures auparavant, elle les a relatés à franceinfo.
Des policiers mis en cause
Celle qui se décrit sur Twitter comme activiste et féministe raconte ainsi à nos confrères : “J’ai été réveillée par ces cris de femme qui venait de l’appartement d’en dessous où vit un jeune couple. Je suis d’abord descendue avec ma sœur enceinte de 7 mois et une voisine pour tenter d’intervenir. L’homme nous a ouvert la porte, nous a insultés et nous a dit : ‘Vous n’avez qu’à appeler la police, je n’en ai rien à foutre'”.
Coups & hurlements de femme pt 3 h : Mon voisin bat sa femme en toute impunité.
La police passe, et réclame juste 1 pièce d'identité et repart.
C'est normal ? #Toulouse #Bellefontaine. J'attends qu'il y ait un autre #féminicide @prefpolice @PrefetOccitanie @MarleneSchiappa ? pic.twitter.com/TCX8mDuJqO— Sofia OIO (@Sofiasept) February 9, 2019
Elle affirme avoir composé le 17 pour demander à la police d’intervenir : “Les policiers ont toqué à la porte et ont procédé à un simple contrôle d’identité. Ils ont demandé à la femme si tout allait bien et sont remontés me dire qu’il n’y avait pas de problème. Les policiers n’ont pas voulu rester dans le couloir pour s’assurer que ça ne recommencerait pas”.
“L’affaire est en cours de traitement”
Et la situation ne s’est pas calmée pour autant. D’après Sofia, la police à nouveau contactée n’a pas voulu intervenir à nouveau : “Ils m’ont dit qu’ils avaient des choses plus urgentes à faire, qu’ils n’avaient pas de voiture disponible. Mais le commissariat se trouve à 50 mètres de notre immeuble !”.
Mais une source policière indique, toujours à franceinfo, que des policiers se sont déplacés trois fois. Elle précise : “À chaque fois, les policiers n’ont pas constaté de traces d’éventuelles violences conjugales. On est plus dans la dispute, face à des gens qui parlent fort”. En outre, la femme aurait assuré ne pas vouloir porter plainte.
En début d’après-midi, la préfecture annonce sur Twitter que l’“affaire en cours de traitement”. Et une source au sein de la municipalité de Toulouse a déclaré qu’elle était “en mesure de mettre à l’abri cette personne”, et qu'”Elle pourra être hébergée et prise en charge pendant deux semaines par une association”. Quant à Sofia, elle envisage de porter plainte pour non-assistance à personne en danger.