Tarn : un ophtalmologue et un pharmacien condamnés à de la prison avec sursis après la mort d’un patient
Jeudi, le tribunal correctionnel d'Albi a condamné un ophtalmologue et un pharmacien à douze mois de prison avec sursis après la mort d'un patient, en 2014, suite à une overdose médicamenteuse.
Poursuivis pour “homicide involontaire”, un ophtalmologue et un pharmacien ont été condamnés jeudi, par le tribunal correctionnel d’Albi (Tarn), à douze mois de prison avec sursis. Le premier pour avoir donné une ordonnance erronée à son patient et le second pour avoir, en dépit de ses doutes, délivré les médicaments inscrits.
Les faits, rappelés par 20 Minutes, remontent au mois d’octobre 2014. David, professeur des écoles à Trébas, est atteint de toxoplasmose, soit une infection causée par un parasite. Il se rend chez son médecin qui lui rédige une ordonnance, mais en inversant le dosage.
Erreur dans les ordonnances : le pharmacien doute mais donne les médicaments
Quand son patient revient trois jours plus tard suite à de lourds effets secondaires, le praticien lui donne une nouvelle ordonnance, un document comportant toutefois la même erreur que la première. Le pharmacien récupérant les ordonnances trouve les dosages curieux, mais délivre tout de même les médicaments prescrits à l’homme de 34 ans.
S’il affirme avoir consulté le VIDAL, soit la base de donnée des produits médicamenteux, le pharmacien n’a en revanche pas contacté l’ophtalmologue concerné, ce que lui a reproché le juge : “C’était le minimum et maintenant, vous dites ne pas avoir commis d’erreur ! Si votre rôle de pharmacien, c’est juste ouvrir le VIDAL, on peut tous être pharmacien !”
Le patient est mort huit jours après le début de son traitement
Le 16 octobre 2014, soient huit jours après le début de son traitement, le patient s’est éteint à l’hôpital de Castres des suites d’une surdose médicamenteuse. Il laisse derrière lui deux enfants.
Lors du procès mené très exactement quatre ans après ce drame, le médecin, aujourd’hui à la retraite, a reconnu son erreur. Son avocat et celui du pharmacien avaient plaidé la relaxe, tandis que le procureur d’Albi avait requis 8 mois de prison avec sursis pour le premier et un an pour le pharmacien, en plus d’une interdiction d’exercer pendant six mois pour ce dernier.