Tanzanie : une épidémie de Choléra ravage des camps de réfugiés
Des camps de réfugiés burundais en Tanzanie sont peu à peu gagnés par une épidémie de choléra.
Ils sont des centaines de milliers de Burundais à avoir récemment fui leur pays, à la suite des violentes manifestations pour protester contre la candidature du Président en fonction Pierre Nkurunziza au scrutin de juin, ainsi qu’à la tentative de coup d’Etat il y a près de deux semaines.
La plupart ont trouvé refuge en Tanzanie, pays limitrophe au sud de ce petit pays de la région des grands Lacs. Parmi eux, beaucoup doivent aujourd’hui faire face à un autre danger : une épidémie de choléra, qui se répand sur les rives du lac Tanganyika, a déjà fait 31 morts.
3.000 personnes infectées en Tanzanie
Plus de 3.000 personnes auraient été infectées, et les ONG présentes sur place indiquent recenser environ 400 nouveaux cas par jour.
La maladie, qui se propage à une allure folle en raison d’une hygiène particulièrement mauvaise, expose aujourd’hui ces réfugiés à une situation extrêmement préoccupante.
« La situation à l’heure actuelle est très sérieuse, a indiqué Sandra Bisin, responsable locale de l’Unicef. Il y a une combinaison de facteurs qui y contribue : la surpopulation dans le camp et les conditions sanitaires, qui sont déplorables ».
Une grosse majorité d’enfants
Parmi les réfugiés burundais, on comptabilise aujourd’hui une énorme proportion d’enfants, beaucoup plus vulnérables aux épidémies de diarrhée et de choléra.
« Aujourd’hui, poursuit Sandra Bisin, ils (ces enfants, ndlr) sont toujours dans les camps, au risque de violences et d’abus en tout genre, puisqu’ils sont isolés. J’ai rencontré un petit garçon de 13 ans, qui la semaine dernière au Burundi est rentré de l’école pour trouver son père mort assassiné par les milices. Donc, la seule chose qu’il a pu faire en effet, ça a été de prendre la fuite et de suivre l’exode ».
Face à cette situation préoccupante, les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme, quant aux conditions d’urgence dans lesquelles ils doivent agir aujourd’hui pour enrayer au plus vite l’épidémie.
Une situation précaire
A Kagunga, une mini-usine d’urgence de traitement des eaux permettant de donner de l’eau potable aux populations du camp, et de recycler et de traiter les eaux du lac Tanganyika à raison de 5.000 litres par heure a été installée. Du matériel de protection, des gants et des chaussures de protection pour le personnel soignant, des lits à choléra, des salles de réhydratation orale, le zinc, les antibiotiques et évidemment des comprimés de purification de l’eau et du chlore ont également été déployés.
Médecins Sans Frontière a quant à elle tenu à rappelé que les Burundais sont aujourd’hui dans une situation relativement inextricable : rester au Burundi et affronter les violences, ou fuir, et risquer le choléra.