Strasbourg : de nouveaux restes humains découverts à la faculté de médecine
Quasiment deux ans jour pour jour après une semblable découverte à Strasbourg, de nouveaux restes humains datant de l'époque nazie viennent d'être retrouvés à la faculté de médecine de la commune.
Ce sont des recherches menées par une toute nouvelle “commission historique” qui a permis la découverte, à la faculté de médecine de Strasbourg, de nouveaux restes humains datant de l’époque nazie. Une commission qui avait été mandatée par l’université de la commune suite à la polémique d’expérimentations nazies qui auraient été conduites sur ces lieux entre 1941 et 1944.
En janvier 2015, le livre Hippocrate aux enfers du médecin et animateur Michel Cymes affirmait que des restes humains de victimes juives seraient encore renfermés dans des bocaux eux-mêmes conservés dans les locaux de la faculté de médecine de Strasbourg. À l’époque, la communauté universitaire s’était insurgée contre cette affirmation.
Une vingtaine de boîtes de restes humains découverts à Strasbourg
Des restes humains des 86 victimes juives du professeur August Hirt sont-ils réellement encore présents à Strasbourg ? France Bleu vient de rapporter que cette commission indépendante présidée par deux professeurs de Berlin et d’Oxford vient d’en retrouver de nouveaux, contenus dans une vingtaine de boîtes étiquetées au nom du professeur Hirt.
On nous précise cependant que ces inscriptions n’attestent pas d’un lien formel entre les expérimentations de ce médecin SS et ces restes humains. Ont de même été révélées “160 thèses de médecine produites entre 1943 et 1944, jusque-là inconnues”.
Des “milliers d’objets” à analyser par la commission
“Les premiers travaux de la commission historique montrent bien qu’il y a eu une intensification de la recherche entre 1943 et 1944 et que cette recherche était clairement destinée à servir les thèses raciales et les expérimentations médicales du nazisme”, explique le vice-président de l’université de Strasbourg Mathieu Schneider.
Les efforts de la commission semblent encore loin d’avoir délivré tous leurs fruits, Christian Bonah, professeur d’histoire des sciences à l’université de Strasbourg, indiquant ainsi qu’“il s’agit de milliers d’objets qu’il faut identifier, inventorier, comprendre d’où ils viennent et déterminer s’ils sont liés à des activités criminelles.” Le 9 juillet 2016, des restes de victimes du professeur Hirt avaient été découverts à Strasbourg, renfermés à l’intérieur d’un bocal et d’éprouvettes.