La SNCF condamnée pour discrimination envers une ex-employée
En plus d’un salaire inférieur à ses collègues masculins, l’évolution de carrière de cette employée aurait été freinée volontairement par la SNCF.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a tranché : oui, la SNCF s’est bien rendue coupable de discrimination envers l’une de ses employées parce qu’elle appartenait à un syndicat, mais surtout parce qu’elle était une femme.
La fin d’un long combat judiciaire pour cette femme qui était devenu en 1980 la première femme contrôleuse de France.
Sexisme, misogynie et harcèlement
Le verdict de la cour d’appel a été relayée par nos confrères de France 3 Provence-Alpes Côtes d’Azur. Cette ancienne agente est donc entrée dans le monde du transport ferroviaire en 1980 à l’Établissement commercial des trains (ETC) de Marseille. Dès ses débuts, cette dernière aurait été victime de comportements déplacés sur son lieu de travail.
L’un de ses collègues a notamment témoigné en sa faveur, précisant qu’il n’était pas rare d’entendre de la bouche d’agent ferroviaire « pas de gonzesses dans les trains » ». En 1991, la jeune femme aurait été victime d’une agression dans l’exercice de ses fonctions par un agent de train ivre. Une affaire pour laquelle elle a dû assurer elle-même sa défense sans recevoir aucun soutien de la part de l’entreprise.
Salaire inférieur et tâche subalterne
La plaignante estime également avoir été victime de discrimination syndicale et en rapport avec son genre. Cette dernière, en plus d’être reléguée à des tâches subalternes inférieures à ses compétences, percevait un salaire brut inférieur de 700 euros par rapport à ses collègues masculins non syndiqués. En outre, son évolution au sein de la SNCF aurait été freinée, car elle n’a été convoquée à aucun entretien individuel annuel entre 2009 et 2013, des rendez-vous incontournables pour grimper dans la hiérarchie de l’entreprise. Une situation qui a engendré un état dépressif chez l’employée.
Toutes ces raisons ont amené la Cour d’appel à condamner la SNCF à 99 362 euros à reverser à l’ex-agente pour le préjudice matériel et 20 000 € pour le préjudice moral. En outre, la CGT des cheminots de Marseille, dont elle était membre, recevra 3000 euros.