Scandales alimentaires et salmonelles : “On ne peut pas faire confiance à ces entreprises industrielles”, lance une association de consommateurs
Ces derniers jours, plusieurs affaires concernant des aliments industriels ont fait la Une des journaux. On fait le point.
Les chocolats Kinder, les pizzas Buitoni, des fromages au lait cru vendus en grandes surfaces, plusieurs affaires ont éclaté ces derniers jours en France. Des alertes sanitaires qui concernent des aliments industriels et qui soulèvent des questions sur la sécurité alimentaire en France et en Europe.
50 contaminations à la bactérie E. coli confirmées
Avec les pizzas Buitoni (de la gamme Fraîch’Up) il y a eu 50 contaminations à la bactérie E. coli confirmées, dont deux décès. Sur cette affaire, la Direction générale de la Santé, qui dépend du gouvernement français assure que des analyses ont confirmé ‘un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme’.
Il faut plus de contrôles des industriels
Pour le président de l’Association pour la santé des enfants, Quentin Guillemain, qui a mené un combat face au géant Lactalis, il faut plus de contrôles des industriels. Interviewé sur franceinfo, il explique qu”il n’est pas possible de faire confiance aux entreprises’ “Ils sont “hors la loi” par rapport aux réglementations sanitaires”, lance-t-il.
C’est le signe d’une hygiène qui n’est pas irréprochable !
Concernant l’usine Ferrero (chocolats Kinder), il n’est pas plus tendre : “C’est le signe d’une hygiène qui n’est pas irréprochable, et que quelque chose n’a pas été traité à temps. En ce qui concerne l’usine Ferrero, on s’est aperçu qu’elle avait déjà de la salmonelle en décembre 2021. On voit bien qu’à chaque fois, sur ce type d’usine, on est sur des situations qui durent depuis déjà plusieurs semaines voire plusieurs mois. C’est bien le signe que les choses n’ont pas été faites correctement au moment où elles auraient dû l’être”, rapporte-t-il.
On ne peut évidemment pas leur faire confiance
A la question de savoir si les contrôles sont-ils suffisants, Quentin Guillemain répond spontanément : “La réglementation demande aux industriels de s’auto-contrôler eux-mêmes, c’est-à-dire d’être juge et partie. On ne peut évidemment pas leur faire confiance. On a des scandales tous les mois, tous les ans, donc on ne peut pas continuer avec ce type de réglementation. Il y a aussi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes] et les contrôles du ministère de l’agriculture. Mais en réalité, il n’y a pas assez de personnel. On a supprimé plus de plus de 400 postes en quelques années. Alors même qu’en 2017, au moment de l’affaire Lactalis, tout le monde disait qu’il fallait renforcer les services chargés de ces contrôles, on a diminué leur capacité d’action, tant en termes de moyens qu’en termes humains. Quand il y a ce type de contrôles, ils sont rarement inopinés, et on demande à l’entreprise de fournir des documents. On ne fait aucun contrôle ni analyse sur site. Cela conduit évidemment à vouloir contrôler ce qu’on veut bien nous faire contrôler“, s’insurge le jeune homme.
- Avec “Origine-Info” les consommateurs vont pouvoir vérifier la provenance des produits alimentaires dès cet été
- Étude conso de Kantar Worldpanel : avec l’inflation, les consommateurs ont plébiscité les marques de distributeurs
- Fast-food : Le burger est en chute au détriment de la pizza qui fait un retour en force