Scandale de l’hormone de croissance : 10 millions d’euros requis par les familles
Les victimes du scandale de l'hormone de croissance demandent environ 10 millions d'euros de réparation en raison du "préjudice irrémédiable" subi.
Le procès au civil du scandale de l’hormone de croissance a actuellement cours à Paris. Lundi, les parties civiles ont demandé la reconnaissance de ce qu’elles considèrent tel un “préjudice irrémédiable”, avec des demandes d’indemnisation à hauteur de 10 millions d’euros au total transmises par voie écrite à la cour d’appel de Paris.
Nos confrères de L’Express précisent qu’il a ainsi été requis entre 375.000 et plus de 770.000 euros pour chacune des vingt-et-une parties civiles du procès. Me Fau, l’un des deux avocats des victimes, qualifie le dossier de “naufrage judiciaire”, en demandant “à la justice de remettre à flot ce qui peut encore l’être… de reconnaître les préjudices subis, les responsabilités individuelles pour des fautes graves.”
Procès de l’hormone de croissance : réparation demandée pour un “préjudice irrémédiable”
Rappelons que ces familles comprennent des parents dont les enfants sont morts de la maladie de Creutzfeldt-Jacob (communément appelée maladie de la vache folle), ou dont les enfants présentent des probabilités de contracter la maladie. Entre 1983 et 1985, pas moins de 1.698 enfants en insuffisance hormonale ont fait l’objet de traitements dont les injections prenaient pour base des prélèvements contaminés. 125 d’entre eux sont décédés au terme de longues souffrances et d’autres cas pourraient encore se déclarer, le temps d’incubation excédant en effet les 30 ans.
Les avocats des parties civiles dénoncent une série de fautes
Pour Me Fau, “la première des fautes c’est d’avoir fabriqué et contribué à fabriquer un médicament dans un laboratoire de recherche qui n’avait pas la qualité d’un laboratoire pharmaceutique”. Son confrère Me Drai a quant à lui souligné l’“absence totale de contrôle de la matière première” dont le prélèvement s’effectuait parfois sur des patients à risque. En évoquant également la “quasi-absence de contrôle de l’origine des lots”, “pire, le mélange des lots d’hypophyses” ainsi que le “non respect des règles industrielles” quant aux procédés de purification de l’hormone et de la stérilisation de l’équipement.