“Salafistes” : le gouvernement fait appel de l’annulation d’interdiction aux mineurs
Quelques jours après la décision d'annuler l'interdiction aux mineurs du film documentaire "Salafistes", on apprend que le gouvernement a l'intention de faire appel de ce verdict.
Rappel des faits. En début d’année, Fleur Pellerin, alors encore ministre de la Culture, choisit de “suivre l’avis de la commission (de classification des œuvres cinématographiques)” et ainsi d’interdire aux mineurs le film documentaire Salafistes.
Les auteurs de ce dernier y auront donné la parole à des responsables d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et à des autorités religieuses salafistes, et ce de manière à les montrer “tels qu’ils sont”. À signaler que les scènes montrées, plus ou moins difficiles, ne comportent pas de voix off ni de commentaires.
Nouvelle interdiction en vue pour “Salafistes” ?
Et alors que le 12 juillet dernier, une décision de justice autorisait de nouveau Salafistes à être projeté devant des spectateurs de moins de 18 ans, on apprend que le gouvernement compte faire appel de ce verdict en raison de “propos et d[‘]images extrêmement violents et intolérants susceptibles de heurter le public”. Dans un communiqué diffusé jeudi, le ministère de la Culture et de la Communication a ainsi signifié qu’il “interjettera appel de la décision du tribunal administratif et demandera le sursis à exécution de cette décision”.
Et d’ajouter que “dans l’attente du jugement de la cour administrative d’appel, Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, va prendre de toute urgence une mesure de classification provisoire, interdisant le visionnage du film aux personnes âgées de moins de 16 ans”.
Le coréalisateur “scandalisé”
François Margolin, coréalisateur de Salafistes, a déploré à l’AFP le mouvement du gouvernement : “On est sur un cas de censure absolue, qui n’a pas existé en France depuis la Guerre d’Algérie, je trouve ça minable pour un pays démocratique comme la France. Je suis scandalisé”.
Son avocat Me Klugman dénonce pour sa part “une faute grave, dans le contexte de l’attentat de Nice, qui dénote une incompréhension totale de ce qu’est le rôle de la création et de l’information dans la lutte contre un fléau tel que le terrorisme salafiste”.