La rentrée des classes endeuillée par le suicide d’un enseignant
La rentrée des classes a été marquée par le suicide d’un enseignant de Marseille qui a laissé une lettre où il critique la profession.
La rentrée des classes est endeuillée puisqu’un professeur d’un lycée de Marseille a mis fin à ses jours dimanche. Cet enseignant en série Sciences et technologies industrielles et du développement durable était âgé de 55 ans, il travaillait dans le 13e arrondissement de la ville au Lycée Antonin Artaud. Le SNES-FSU a publié un communiqué où le syndicat fait part du décès de ce professeur la veille de la rentrée des classes. L’un de ses collègues, Alain Barlatier a expliqué selon Le Monde qu’il « a diffusé une lettre d’explication à toute la communauté éducative, faisant un lien évident entre son acte et son incompréhension face à l’évolution du métier ».
Une évolution inacceptable
Cet enseignant était décrit par ses collègues comme un père de famille « d’une grande conscience professionnelle et d’une érudition sans limites ». Dans sa lettre, il précise qu’il aurait pu s’immoler par le feu le jour de la rentrée des classes des élèves ce mardi 3 septembre. Il cite une enseignante de Béziers en octobre 2011 qui avait fait cela devant les élèves le jour de la rentrée. Le professeur estime que cet acte « aurait eu plus d’allure, mais je ne suis pas assez vertueux pour cela ». Certains passages de sa lettre ont été diffusés par Le Parisien. Cet enseignant précise qu’il ne pourra « pas faire la rentrée scolaire 2013. En effet, le métier tel qu’il est devenu au moins dans ma spécialité ne m’est plus acceptable en conscience ».
Ils demandent une journée sans cours
Il dénonce le « niveau toujours plus problématique des élèves », il mentionne également selon le journal la notation au baccalauréat qui a évolué. Les enseignants doivent désormais prendre la charge d’une évaluation au cours de l’année et pour lui cette mesure « ne respecte aucune règle d’équité […] Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer ». Les enseignants de ce lycée qui connaissait ce professeur ont fait connaître leur émotion quelques heures avant la rentrée des classes. Ils ont demandé qu’une journée sans cours soit organisée, car « on ne veut pas reprendre le travail comme si de rien n’était ».