Les règles sont presque aussi douloureuses qu’une crise cardiaque
Un médecin britannique a récemment reconnu que les douleurs ressenties pendant les règles pouvaient s'apparenter à celles d'une crise cardiaque. Et de s'étonner d'une déconsidération de la chose chez certains hommes et femmes médecins.
Pendant une bonne partie de leur vie, les femmes connaissent un épisode mensuel auquel elles aimeraient bien se soustraire. Les menstruations, ou règles, apparaissent telles un phénomène d’écoulement sanguin régulier généralement accompagné de douleurs au niveau du bas-ventre.
Ces douleurs ont un nom au sein de la communauté médicale : dysménorrhée. Et si jusqu’ici, elles n’avaient pas vraiment été quantifiées, le praticien John Guillebaud, professeur de santé reproductive à l’University College de Londres (Royaume-Uni), a récemment livré une comparaison à même de considérer ces douleurs comme jamais auparavant.
Une femme sur deux souffrirait lors des règles
Auprès du magazine Quartz, le professeur a ainsi déclaré que la douleur ressentie lors des règles était « presque aussi forte qu’une crise cardiaque ». On estime au passage qu’un femme sur deux souffre au moment des menstruations, ce qui représente 7 millions de personnes.
Des douleurs qui tendent à s’atténuer au fil de l’âge et aussi par la contraception orale. La plupart du temps, elle surviennent un jour pendant les règles et grimpent en intensité pendant un ou deux jours, parfois même au-delà des règles. Les spécialistes affirment qu’entre 12 à 35% des femmes souffrant de dysménorrhée nécessitent un traitement antalgique.
Des médecins sous-estimant la gravité des souffrances
On peut se demander si ces souffrances pourraient ne pas être mieux prises en compte et en charge, le professeur Guillebaud évoquant ainsi des cas où les médecins ne considèrent qu’assez peu la douleur de leurs patientes : « Je pense que ça arrive chez les médecins des deux sexes. D’un côté, vous avez les hommes qui ne connaissent pas cette douleur et qui sous-estiment sa gravité chez certaines femmes. Mais je crois que certaines femmes médecins peuvent ne pas avoir beaucoup d’empathie, soit parce qu’elles ne souffrent pas elles-mêmes, soit parce qu’elles ressentent modérément les douleurs et qu’elles pensent que leurs patientes doivent les gérer de la même façon ».
Le magazine cite également le professeur Richard Legro, officiant au Penn State College of Medicine et semblant partager l’avis de son collègue : « Il faut qu’on en parle à la télé. Il n’y a pas de quoi avoir honte, c’est un problème répandu et on ne devrait pas l’ignorer ».