Le rédacteur en chef du JDD porte plainte après avoir reçu des menaces de mort et une balle
Le rédacteur en chef du JDD Laurent Valdiguié a porté plainte après avoir reçu un courrier le menaçant de mort accompagné d'une balle. De semblables intimidations avaient été envoyées à des magistrats du pôle financier ainsi qu'à d'autres rédactions de presse.
Mardi matin sur son compte Twitter, le rédacteur en chef du JDD (Journal du Dimanche) Laurent Valdiguié a publié l’image d’un courrier ouvert à son retour de vacances. Un partage sur les réseaux sociaux s’expliquant par la lourde teneur du message délivré.
Signée du “Collectif d’Epuration 2 J” (les deux J étant les “Juges et Journalistes [mis] dans le même sac”), la lettre dit ceci : “La Vigilance et la Protection ne durent pas Ad Vitam…. Ce jour là Nous serons là pour Vous ou l’un de vos Proches“. Avec les illustrations d’un cercueil et d’une tête de mort sur deux os pour appuyer le propos menaçant de la missive.
Menaces de mort auprès du JDD : la BRDP saisie
Plus tard dans la journée, Laurent Valdiguié est revenu sur ce courrier pour s’en désoler : “En ouvrant l’enveloppe, on en sourit de cette petite balle qui glisse. Après on s’en attriste. Comme un signe de plus de ces temps déréglés”. Devant cette réception, le rédacteur en chef a porté plainte auprès de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
LCI rappelle que la semaine passée, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire pour “menaces de mort”, des magistrats du pôle financier et les rédactions du Canard enchaîné et de Mediapart ayant ainsi reçu de semblables courriers.
Sympathique retour de vacances. Au courrier, une balle et des menaces. @mediapart @canardenchaine pic.twitter.com/Wl6tQJdCaA
— Laurent Valdiguié (@Valdiguie) April 11, 2017
Des syndicats de journalistes et RSF dénoncent
Suite à ces menaces reçues par des juges et une partie de la presse, les syndicats professionnels de journalistes Ugict-CGT et SNJ-CGT, de même que l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), auront réagi par voie de communiqué pour dénoncer des pratiques qui “visent à museler les journalistes pour les empêcher d’exercer leur métier et de mener à bien leurs investigations”. Des courriers d’intimidation qui, est-il ajouté, “remettent en cause les piliers de notre démocratie, la liberté de la presse et l’indépendance de la justice”.