Quelle est l’origine de l’expression « se tenir à carreau » ?
Comprise comme traduisant l'idée d'une prudence toute particulière, l'expression "se tenir à carreau" témoigne dans le même temps d'une origine indéfinie.
C’est une formule que quantité d’enfants ont dû entendre de la part d’un adulte, qu’il s’agisse de leurs parents ou d’un personnel scolaire : « tiens-toi à carreau ». Une manière d’inviter l’enfant à ne pas commettre ou renouveler un comportement reprochable, sous peine d’une punition. Et plus largement, l’expression s’emploie pour indiquer que l’on attend de l’autre qu’il observe une certaine discrétion face à une situation donnée.
« Se tenir à carreau » : une origine relative aux cartes à jouer…
Il ne semble pas y avoir de consensus quant à l’origine exacte de l’expression « se tenir à carreau », car il en existerait deux. L’une d’elles se réfère aux cartes à jouer, dont les emblèmes représentent une arme. Le cœur, en désignant le courage et la noblesse, constituerait la cavalerie. Le pique serait l’infanterie, le trèfle le fourrage et, pour finir, le carreau symboliserait le projectile tiré par l’arbalète. En disant « être sur le carreau », on signifierait donc se trouver derrière l’arme, c’est-à-dire en position de force et de méfiance.
… et une autre à l’argot
Une autre explication voudrait que la formule dérive de l’argot. Le terme « carreau » proviendrait de « carre » ou « carrette », venant eux-mêmes de « carrée ». Dans son sens premier, « carrée » veut dire « chambre », et au figuré, « cachette ». « Se tenir à carreau » pourra alors se définir comme le fait de rester à l’abri d’un danger.
Une idée semblable
Les deux hypothèses apparaissent valables, même si la première n’est pas forcément la plus évidente à saisir et que la seconde se veut plus limpide. Dans tous les cas, l’idée d’une retenue souhaitée demeure présente.