Quatre syndicats de l’AP-HP s’allient en vue d’une grève commune

Image d'illustration. Salle d attente d'un hôpital.ADN
Quatre organisations syndicales représentant le personnel de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris annoncent leur intention de s’unir pour une mobilisation commune. Cette initiative vise à défendre les droits des salariés face aux difficultés rencontrées dans les hôpitaux parisiens.
Tl;dr
- Quatre syndicats de l’AP-HP prévoient une grève unie.
- Le plan d’économies de 44 milliards d’euros contesté.
- Franchises médicales et jours fériés cristallisent les tensions.
Colère à l’hôpital public : la rentrée s’annonce explosive
À quelques semaines de la rentrée, l’ambiance s’alourdit dans les couloirs de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). L’appel à la mobilisation lancé par quatre syndicats majeurs — CGT, FO, CFTC et UNSA — fait craindre un automne social tendu. Les représentants du personnel dénoncent vigoureusement le nouveau plan d’économies de près de 44 milliards d’euros, dévoilé mi-juillet par le Premier ministre, François Bayrou. Ils envisagent une « grève unie de toute l’AP-HP », considérant ce projet comme une menace directe pour la qualité des soins.
Syndicats vent debout contre le « plan Bayrou-Macron »
Pour les organisations syndicales, les mesures proposées constituent une « attaque frontale contre notre système de santé et contre tous les travailleurs ». D’après les dernières élections professionnelles, ces syndicats rassemblent à eux seuls 61 % du personnel. Plusieurs points du texte gouvernemental suscitent la colère : outre le doublement du plafond des franchises médicales, qui passerait de 50 à 100 euros par an, la presse fait état d’un possible relèvement des montants unitaires — jusqu’à deux euros par boîte de médicaments ou quatre euros par consultation médicale. Ces annonces ravivent la méfiance envers le gouvernement.
L’enjeu des jours fériés et le malaise persistant des équipes
L’autre sujet sensible porte sur la suppression annoncée de deux jours fériés, mesure que refusent catégoriquement les syndicats au sein du service public francilien regroupant 38 hôpitaux et plus de 100 000 professionnels. Mais ce ne sont pas là leurs seules revendications. La liste des griefs s’allonge, incluant :
- Détérioration inédite des conditions de travail
- Difficultés croissantes pour faire reconnaître les accidents professionnels
- Mécontentement face aux plannings imposés sans concertation réelle
Selon la CGT, FO, CFTC et UNSA, ces problématiques s’aggraveraient avec la mise en œuvre du projet ministériel.
L’appel à la mobilisation prend forme dès fin août
Face à cette conjoncture préoccupante, les organisations appellent à organiser des assemblées générales dans chaque service dès le 25 août. Objectif affiché : débattre collectivement d’une riposte potentielle. Tandis que certains responsables syndicaux dénoncent une « nouvelle attaque contre le principe de solidarité qui fonde notre Sécurité sociale depuis 1945 », d’autres parlent d’une « odieuse attaque contre les malades ». Le bras de fer semble engagé entre gouvernement et personnels hospitaliers ; il faudra désormais surveiller si cette colère débouche sur une mobilisation massive à la rentrée.