Le procès pour un viol à Stanford émeut les Etats-Unis
Depuis qu'un tribunal a condamné un ancien étudiant de la prestigieuse université de Stanford à une peine jugée trop laxiste par de nombreux citoyens, une affaire de viol relance le débat aux Etats-Unis.
La “culture du viol” dans les universités américaines est au centre des débats ces jours-ci aux Etats-Unis. Le 2 juin dernier, un juge californien condamnait Brick Allen Turner, un ancien étudiant de l’université de Stanford, à 6 mois de prison, dont trois de sursis conditionnés à une bonne conduite, et à trois ans de mise à l’épreuve.
L’étudiant qui encourait une peine de 14 ans avait, lors d’une soirée alcoolisée en janvier 2015, violé une jeune femme inconsciente.
Viol à Stanford : une pétition demandant le renvoi du juge largement suivie
Dans son verdict, le juge Aaron Persky a estimé qu’une peine supérieure à ces 6 mois “aurait un impact sévère pour lui”. Depuis, une pétition amorcée par une infirmière de Floride sur le site Change.org et demandant le renvoi du juge a recueilli à ce jour un demi-million de signatures. L’introduction à la pétition pointe le “parti pris” du juge, un ancien athlète de Stanford comme l’accusé. Et ajoute que M. Persky a “aussi échoué à faire passer le message que les agressions sexuelles sont illégales quelque soit votre statut social, votre race, genre, ou autre facteur”.
Et le fait que le père de l’ancien étudiant se soit dit désolé d’une peine si “dure” pour “20 minutes d’action sur une vie de 20 ans” n’a pas contribué à éteindre la colère de nombreux citoyens, loin s’en faut.
Une lettre de la jeune fille émeut les Etats-Unis
Sur la chaine CNN, une lettre de la victime a été lue par une journaliste. Elle y détaille sur 14 pages son agression, la difficulté d’établir l’absence de consentement, ainsi que les techniques de la défense visant à la déstabiliser lors du procès. Le Monde en a traduit et mis en ligne quelques extraits : “On m’a dit non seulement que j’avais été agressée, mais aussi que techniquement, comme je ne me rappelais rien, je ne pourrais pas prouver que je n’étais pas d’accord (…) L’agent de probation a pris en compte le fait qu’il ait dû renoncer à une bourse de natation durement acquise. La vitesse de nage de Brock n’atténue en rien la gravité de ce qui m’est arrivé, et ne devrait en rien atténuer la sévérité de sa sanction (…) Tu m’as pris ma valeur, ma vie privée, mon énergie, mon temps, ma sécurité, mon intimité, ma confiance en moi, ma voix même, jusqu’à aujourd’hui”.
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