Primaire de la gauche : Benoît Hamon “milite pour un grand impôt sur le revenu”

Dans son programme, le candidat à la primaire de la gauche Benoît se positionner en faveur d'un "grand impôt sur le revenu" qui verrait l'impôt sur le revenu actuelle fusionner avec la contribution sociale généralisée.

Après Arnaud Montebourg en fin de semaine dernière, c’est au tour de Benoît Hamon de présenter son programme dans le cadre de la primaire de la gauche. Un projet qui témoigne notamment d’une intention de remodeler la manière dont l’économie fonctionne en France.

L’ancien ministre de l’Éducation nationale a partagé avec Les Échos quelle sera la première pierre à poser sur l’édifice du changement en cas de victoire de sa part aux deux élections majeures de 2017 : “Il faut d’abord remettre en cause le paradigme sur lequel sont basées toutes les politiques, à savoir la croissance du PIB. Tout le monde continue de fantasmer sur des taux qui ont disparu au début des années 1970. Cette convention du PIB garde une utilité. En revanche, elle est caduque pour être le seul critère sur lequel fonder des politiques économiques. Cela doit nous amener à engager une politique de transition énergétique, à revoir le partage du temps de travail et le financement de la protection sociale.”

Hamon, candidat à la primaire : “revoir complètement notre système fiscal”

Benoît Hamon souhaite également instaurer un nouveau revenu universel avec un “premier étage” qui consistera à “revaloriser le RSA de 10 % et [à] en étendre le bénéfice aux jeunes de 18 à 25 ans, et ce sans conditions de ressources”. Le candidat précise que “cela représente un coût de 19 milliards d’euros, qui passera par des recettes nouvelles ou des réorientations de la dépense publique. Je pense qu’il faut revoir complètement notre système fiscal.”

Le député des Yvelines plaide également en faveur d’“un grand impôt sur le revenu qui fusionne IR [NDLR : impôt sur le revenu] actuel et CSG [contribution sociale généralisée] , avec 10 tranches. Par ailleurs, il faut un impôt unique sur le patrimoine qui fusionne tout ce qui existe (ISF [NDLR : impôt sur la fortune], taxe foncière, droits de mutation). Le but est d’améliorer le rendement de l’impôt et de faire en sorte que les prélèvements sur les derniers déciles soient plus importants.”

Un revenu universel qui coûterait des milliards d’euros ?

Quant à la seconde partie du revenu universel qu’il envisage, Benoît Hamon évoque un coût particulièrement important :

“À terme, l’idée est qu’il inclue des prestations déjà existantes : les minima sociaux, les allocations familiales, les aides au logement. Pour arrêter son périmètre définitif, j’organiserai une grande conférence citoyenne en 2019. La question du périmètre ne peut pas être tranchée par un seul programme présidentiel. Cela représenterait entre 300 et 450 milliards d’euros. Cela fait beaucoup, mais quand la France a créé la Sécurité sociale après guerre, c’était une mesure équivalente à son PIB.”