Première exploration archéologique à bord de la Station spatiale internationale
Cette étude révèle un écart notable entre les usages attendus et réels, offrant des enseignements précieux pour les futures stations spatiales, notamment dans le contexte de la disparition programmée de l'ISS en 2031.
TL;DR
- Une première expérience archéologique sur l’ISS révèle l’usage réel des zones de vie
- Une forte présence de « scratchs » est utilisée pour le rangement dans des zones imprévues
- L’expérience met en lumière le manque d’intimité et d’hygiène sur l’ISS
L’archéologie au service de la vie spatiale
Lorsque l’on évoque l’archéologie, les pyramides d’Egypte ou les restes des dinosaures peuvent être les premières images qui viennent à l’esprit. Cependant, cette discipline s’avère tout aussi pertinente lorsqu’il s’agit d’examiner la vie humaine dans l’espace. Justin St. P. Walsh, professeur d’histoire de l’art, d’archéologie et d’études spatiales à l’Université Chapman, l’a démontré en conduisant une première expérience archéologique dans la Station spatiale internationale (ISS), où sont stationnés les astronautes.
Scrutin du quotidien spatial
Depuis 2022, une équipe d’archéologues recourt à une nouvelle approche dans l’exploration de la vie spatiale. Leur méthode, impliquant une observation régulière de cinq sites au sein de l’ISS, a révélé certains aspects invisibles ou occultés de la vie à bord de la station. Les résultats de cette recherche fournissent des indications précieuses pour les concepteurs des futures stations spatiales et révèlent surtout les défis en termes de rangements et de vie privée.
Réalité de la vie à bord de l’ISS
L’observation des premiers sites de « fouille » a révélé une configuration chaotique de la station. Les activités professionnelles se chevauchent avec celles de loisirs et d’hygiène. La frontière entre ces différents espaces de vie est floue et l’intimité est quasi inexistante. L’un des exemples marquants concerne une paroi, qui ne possède aucune fonction définie, mais qui sert de rangement pour une large gamme d’objets, du matériel expérimental aux effets personnels des astronautes.
Comprendre pour améliorer
Cette distorsion des usages prévus et réels à bord de l’ISS soulève des questions essentielles sur l’aménagement des habitacles spatiaux. Comprendre le quotidien des astronautes et leurs besoins permettra sans doute de concevoir des habitats plus confortables pour les prochaines générations d’explorateurs spatiaux. En effet, cette expérience d’archéologie spatiale a ouvert une nouvelle voie d’études sur la façon dont les humains interagissent avec leur environnement en apesanteur. Le temps presse, car l’ISS doit être détruite en 2031, ce qui donne à cette recherche une valeur inestimable.