Précarité étudiante : les restaurants universitaires plus fréquentés que jamais
Face à l'inflation, de plus en plus d'étudiants se tournent vers les restaurants universitaires. La fréquentation aurait aujourd'hui atteint un niveau historique.
Rendez-vous incontournable pour des milliers d’étudiants en France, les restaurants universitaires n’ont pas toujours bonne presse ces derniers temps. Pourtant, ils fournissent un service indispensable et notamment aux étudiants les plus précaires qui peuvent ainsi s’offrir des repas pour un prix plancher.
Preuve ou non que la précarité étudiante est en forte hausse en ces temps d’inflation, les « Restos U » n’ont jamais été aussi fréquentés que ces derniers mois.
+17 % de repas servis
C’est Dominique Marchand, présidente du Cnous, qui évoque la fréquentation record des restaurants universitaires ces derniers mois dans une interview donnée à Ouest France. Ce sont déjà 27,6 millions de repas qui ont été servis depuis le début de l’année.
Par rapport à l’an dernier, cela représente 1,5 million de repas supplémentaires sur la même période, soit une hausse de l’activité de 17 %.
Fréquentation en hausse chez les étudiants non boursiers
Pour rappel, les restaurants universitaires proposent un repas complet à 3,30 euros pour les étudiants. Un tarif qui tombe à 1 euro chez les étudiants les plus précaires. Dominique Marchant précise que les bénéficiaires de ces repas à prix plancher ont été trois fois plus nombreux cette année. Conséquence directe, les files d’attente s’allongent devant des RU déjà en tension. On se souvient notamment de la récente polémique sur la qualité des repas servis dans certains R. U.
Le nombre d’étudiants non boursiers est également en forte hausse depuis quelques mois, ce qui peut être un indicateur sérieux de la dégradation de la précarité étudiante ces derniers mois.
L’aide alimentaire plébiscitée par les étudiants
Avec l’inflation de ces derniers mois, de plus en plus d’étudiants sont contraints de se tourner vers l’aide alimentaire malgré les repas à prix bas proposé par le Crous. Une preuve supplémentaire s’il en fallait une que de plus en plus d’étudiants subissent la précarité de plein fouet, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur la réussite de leurs études.
Selon Dominique Marchant, le montant des aides spécifiques allouées aux étudiants en grandes difficultés financières a été rehaussé de 30 à 50 % pour suivre l’inflation. Aujourd’hui, plus de 30 % des étudiants bénéficient d’une bourse du Crous en France.