Pour la première fois, des chercheurs ont pu observer une aurore infrarouge sur Uranus
Pour la première fois, des chercheurs ont pu observer une aurore infrarouge sur Uranus. Cela pourrait permettre d'expliquer certains mystères des planètes géantes.
Les aurores observées sur Terre, qu’elles soient boréales ou australes, sont le résultat de phénomènes ioniques dans notre atmosphère. Elles sont provoquées par des vents solaires, des flux de particules chargées en provenance du Soleil, qui entrent en collision avec des particules de haute énergie présentes dans notre atmosphère. Pendant la collision, ces particules émettent de la lumière, nous offrant ces magnifiques spectacles. Des spectacles qui ne sont pas réservés à la Terre. Mars ou Jupiter et ses lunes en ont aussi, avec un rendu visuel bien différent dû à leurs atmosphères. Et aujourd’hui, des chercheurs ont observé sur Uranus pour la première fois des aurores infrarouges.
Pour la première fois, des chercheurs ont pu observer une aurore infrarouge sur Uranus
La sonde Voyager 2 avait déjà détecté des aurores ultraviolettes, en 1986, durant son bref passage dans la région, mais jamais l’Homme n’avait pu observer d’aurores infrarouges, lesquelles émettent de la lumière à des longueurs d’onde plus longues que la lumière visible. C’est donc une première d’importance pour les scientifiques.
Sur une planète comme Uranus, la formation de ces aurores n’était jusqu’à présent que théorique, et en grande partie grâce à la compréhension que nous avons de notre propre planète. Sur Uranus, l’atmosphère est majoritairement constituée d’hydrogène et d’hélium, loin de l’azote et de l’oxygène que l’on trouve principalement sur notre planète bleue. Si les chercheurs savaient possible un tel phénomène, son observation était extrêmement difficile. Pendant longtemps, nous n’avions pas les instruments optiques infrarouges pour y parvenir. De plus, la turbulence atmosphérique de la Terre, qui déforme la lumière, rend l’observation précise d’Uranus depuis la surface de notre planète très délicate.
Cela pourrait permettre d’expliquer certains mystères des planètes géantes
Installé à Hawaï, le télescope Keck II est l’un des plus grands télescopes optique-infrarouge de la Terre. C’est grâce à lui qu’une équipe de chercheurs a pu se concentrer sur la lumière émise par une particule chargée baptisée H3+. Et il s’avère qu’il y a eu une augmentation significative de la densité de cette particule dans l’atmosphère d’Uranus. Cette augmentation est la conséquence d’activités aurorales, ces aurores entraînant une ionisation accrue qui vient, à son tour, augmenter la densité de H3+ dans l’atmosphère.
D’après les chercheurs, les aurores énergétiques contribuent à distribuer la chaleur vers l’équateur magnétique de la planète. Voilà qui pourrait expliquer les températures souvent extrêmement élevées de ces planètes géantes. Et ces phénomènes pourraient aussi aider à résoudre certains mystères, en particulier les champs magnétiques pour le moins tordus d’Uranus et Neptune.