Pour avoir ironisé sur l’avenir de son pays, un internaute russe jugé pour “extrémisme”
Un Russe de 42 ans est aujourd'hui poursuivi pour "extrémisme" après avoir partagé sur la toile des publications ironisant sur l'avenir de son pays. Il risque jusqu'à six ans de prison.
Si l’on ignorait que la diffusion de certaines publications sur la toile pouvait conduire à de la prison en Russie, il apparaît de plus que les condamnations de ce genre y sont en augmentation. Ainsi, d’après l’organisation indépendante Agora, alors que 32 personnes avaient été condamnés pour des publications internet en 2016, 43 l’auront été l’année suivante.
Le cas qui est aujourd’hui relaté par Le Figaro concerne Edouard N., chômeur handicapé de 42 ans. Nous sommes en 2015 quand notre homme décide de partager sur les réseaux sociaux deux publications assez peu positives envers son pays. Dans la première, on voyait ainsi un père expliquer à son fils en des termes salés que l’avenir de la Russe s’annonçait sombre.
Un Russe risque jusqu’à 6 ans de prison pour deux publications ironiques sur internet
La seconde publication montrait quant à elle un “vatnik”, nom désignant non seulement un vêtement porté durant l’époque soviétique mais également des personnes approuvant aveuglément les autorités. Un terme d’ailleurs employé en tant qu’insulte pour cette catégorie de gens.
Pour ces partages, Edouard N. est désormais poursuivi pour “extrémisme”. Accusé d'”incitation à la haine” et d'”atteinte à la dignité humaine”, il encourt un maximum de six ans de prison. On nous précise toutefois que la plupart du temps, les prévenus sont condamnés à des peines plus légères du type amende ou travail d’intérêt général.
Ses comptes bancaires gelés
Me Maxime Kamakine, avocat du quadragénaire, dénonce une inutile montée en épingle : “Pour une blague inoffensive, n’importe qui n’étant pas d’accord avec les autorités de notre pays peut être inquiété”. Et d’ajouter : “Il semble que dans notre pays, seuls les optimistes ont le droit d’exister”.
Outre cette poursuite en justice, Edouard N. doit également composer avec le gel de ses comptes bancaires et l’impossibilité de se servir de son ordinateur, ainsi temporairement confisqué. Il lui est de même défendu de participer à de quelconques activités de l’opposition.