Philippe Aghion, Nobel d’économie : retour sur ses recherches sur la « destruction créatrice »

Image d'illustration. Budget économieADN
Philippe Aghion, économiste français récemment couronné par le prix Nobel, s’est illustré par ses recherches sur la "destruction créatrice", un concept qui analyse le renouvellement du tissu économique par l’innovation et le remplacement des anciennes activités.
Tl;dr
- Le prix Nobel d’économie récompense l’impact des technologies.
- Focus sur la croissance durable et la destruction créatrice.
- Les lauréats se partagent un million d’euros.
Une reconnaissance pour l’innovation économique
Ce lundi 13 octobre 2025, le prix Nobel d’économie a mis à l’honneur trois figures majeures du monde académique : Joel Mokyr, américano-israélien, le Français Philippe Aghion et le Canadien Peter Howitt. Ces chercheurs ont été distingués pour avoir éclairé l’impact profond des nouvelles technologies sur la croissance économique, un sujet qui, il faut le reconnaître, ne cesse de bousculer nos repères.
L’apport décisif de Joel Mokyr
La moitié du prix revient à Joel Mokyr, professeur à l’université Northwestern. Le jury a salué sa capacité à remonter aux origines de la croissance soutenue. En s’appuyant sur des sources historiques peu explorées jusqu’ici, Mokyr a su identifier les conditions qui permettent à une société d’atteindre une forme de prospérité durable grâce au progrès technologique. Sa démarche met en lumière l’idée que les transformations économiques majeures ne tiennent pas du hasard, mais sont souvent le fruit de dynamiques complexes et anciennes.
Aghion et Howitt : au cœur de la destruction créatrice
De leur côté, Philippe Aghion et Peter Howitt, tous deux âgés respectivement de 69 et 79 ans, ont développé une théorie influente : celle de la croissance durable via la fameuse « destruction créatrice ». Cette notion, qui mérite qu’on s’y attarde un instant, explique comment l’arrivée d’un produit innovant bouleverse tout un marché. Selon le comité Nobel, cela implique que « lorsqu’un produit nouveau et meilleur arrive sur le marché, les entreprises qui vendent les produits plus anciens sont perdantes ». En somme, ce renouvellement constant alimente une dynamique où le progrès technique pousse l’économie vers de nouveaux sommets – quitte à ce que certains acteurs en paient le prix.
Pour mieux saisir leur contribution essentielle à la compréhension du développement économique moderne, on peut retenir trois axes forts :
- Dynamique du progrès technologique
- Mécanismes historiques de la croissance soutenue
- Tensions entre innovation et obsolescence
Cérémonie et perspectives internationales
Au-delà de la reconnaissance symbolique, les trois économistes recevront ensemble un chèque de onze millions de couronnes suédoises (soit environ un million d’euros). Ce prix vient rappeler combien les enjeux liés au progrès technique restent au centre des débats économiques mondiaux. De toute évidence, ces travaux n’ont pas fini d’alimenter les réflexions sur notre avenir collectif.