Personnes obèses : un professeur plaide pour un droit d’arriver plus tard au travail
Pour le professeur Stephen Bevan, directeur des recherches en ressources humaines à l'Institut des études sur l'emploi au Royaume-Uni, les personnes obèses devraient disposer du droit d'arriver plus tard au travail. Une proposition découlant de la difficulté, pour cette catégorie de la population, d'emprunter les transports.
Du 20 au 23 mai dernier se tenait à Vienne (Autriche) le 25e congrès européen de l’association européenne de l’obésité (EASO). À cette occasion, le professeur Stephen Bevan, directeur des recherches en ressources humaines à l’Institut des études sur l’emploi au Royaume-Uni, a appelé à observer “davantage d’empathie” envers les personnes obèses.
C’est devant un parterre de 2.000 médecins que le professeur Bevan a dressé une liste de propositions visant à améliorer le quotidien des personnes atteintes d’obésité. Laquelle devrait d’ailleurs, selon lui, être reconnue en tant que “caractéristique protégée” par la Loi sur l’égalité de 2010, au même titre que l’âge, la religion ou le sexe.
Des propositions pour améliorer l’égalité de l’obésité dans la société
Slate.fr rapporte quelques-unes de ces recommandations. Le conseiller du Gouvernement émet par exemple l’idée de pouvoir travailler de chez soi, ou encore de pouvoir demander une chaise adaptée à sa corpulence. Le professeur Bevan appelle de même à un droit à arriver plus tard au travail :
“Il pourrait y avoir davantage d’empathie envers des personnes qui pourraient avoir besoin d’arriver au bureau à 10 heures, parce qu’elles ont des problèmes dans les transports, ou se sentent anxieuses lorsqu’elles les empruntent”. Autre proposition, celle de poursuivre en justice un employeur qui refuserait un poste à une personne parce que celle-ci est obèse : “C’est comme lorsque vous postulez pour un poste et que vous ne l’obtenez pas parce que vous êtes une femme”.
Des idées qui pourraient avoir l’effet inverse de celui recherché
Les idées de Stephen Bevan n’ont toutefois pas rencontré une adhésion unanime. Christopher Snowdon, qui appartient à l’Institut des affaires économiques, pense ainsi que ces mesures pourraient avoir l’effet inverse de celui espéré, à savoir susciter, chez les collègues de travailleurs obèses, un sentiment de discrimination à leur égard.
Des propositions osées donc qui peuvent s’expliquer par le constat, récemment fait par des chercheurs, d’un Royaume-Uni représentant l’un des pays d’Europe où il fait le moins bon vivre pour une personne obèse.