Des médicaments populaires contre l’obésité pourraient réduire le risque de cancer

Image d'illustration. Rayon PharmacieADN
Une vaste étude révèle que certains médicaments populaires utilisés pour la perte de poids pourraient être associés à une réduction du risque de cancer, suggérant un bénéfice supplémentaire pour ces traitements déjà largement prescrits contre l’obésité.
Tl;dr
- GLP-1 réduit le risque de 10 cancers liés à l’obésité.
- Pas d’effet sur les cancers du sein ou thyroïde.
- Pas supérieur à la metformine pour la prévention du cancer.
Des avancées majeures dans la lutte contre les cancers liés à l’obésité
L’année 2024 marque un tournant avec la publication d’une vaste étude américaine dans JAMA Network Open. Les chercheurs y explorent le potentiel des agonistes du récepteur GLP-1, ces médicaments utilisés contre le diabète de type 2, pour réduire le risque de certains cancers étroitement associés à l’obésité. L’étude porte sur plus de 1,6 million d’adultes américains suivis pendant près de quinze ans, aucun n’ayant reçu de diagnostic de cancer au départ.
GLP-1 vs insuline : des différences frappantes
Au cœur des résultats, une constatation forte : par rapport à l’insuline, les traitements par GLP-1 semblent nettement limiter l’apparition de dix cancers spécifiques sur les treize analysés (comme ceux du foie, du pancréas ou encore de la vésicule biliaire). À titre d’exemple, le risque de cancer de la vésicule biliaire baisse d’environ 65 % chez les patients sous GLP-1, tandis que celui du pancréas chute de plus de moitié. Ces données suggèrent que le choix thérapeutique en matière de diabète pourrait peser lourd sur le risque oncologique à long terme.
Pour rendre compte clairement des cancers concernés, citons parmi ceux pour lesquels une réduction significative a été observée :
- Cancer du foie
- Cancer du pancréas
- Méningiome
- Cancer du rein
Des bénéfices sélectifs et non universels
Cependant, tout n’est pas si tranché. L’effet protecteur des agonistes GLP-1 ne s’étend ni au cancer du sein post-ménopausique ni au cancer thyroïdien. Pour le cancer gastrique, une tendance à la baisse a été notée, mais elle demeure trop faible pour être jugée significative. Autrement dit : ces médicaments ne doivent pas être considérés comme une solution préventive généralisée contre tous les cancers.
La comparaison essentielle avec la metformine et perspectives
À première vue, on aurait pu croire avoir trouvé un traitement miracle. Or, lorsque les chercheurs ont comparé les résultats à ceux obtenus avec la metformine, autre médicament phare du diabète, l’avantage disparaît : aucune réduction nette du risque n’est observée avec GLP-1 par rapport à la metformine — voire un risque accru pour le cancer rénal. Cela souligne qu’il s’agit ici d’un signal prometteur et non d’une certitude.
Derrière ces chiffres se profilent quelques hypothèses : perte pondérale accrue sous GLP-1, meilleure sensibilité à l’insuline et inflammation chronique atténuée pourraient expliquer ces écarts — sans qu’on puisse toutefois affirmer un lien direct. Et si cette étude ouvre des pistes enthousiasmantes quant au potentiel « anti-cancer » des agonistes GLP-1 chez certains patients diabétiques obèses, elle rappelle aussi que seul un essai clinique prospectif pourra lever toute ambiguïté.
Enfin – faut-il le rappeler –, chaque décision thérapeutique relève d’une discussion personnalisée entre patient et professionnel de santé.
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