Perpignan : condamné après avoir voulu faire réparer un vélo là où il l’avait volé
Le tribunal correctionnel de Perpignan vient de condamner un homme à 8 mois de prison ferme pour avoir, en décembre 2017, volé un vélo puis ramené ce dernier au magasin lésé pour se le faire réparer.
Cette histoire, qui s’est déroulée à Perpignan et ses alentours, a maintenant un an et un jour. Le 19 décembre 2017, la porte d’un magasin de cycles est fracturée et un vélo électrique entreposé y est volé, ainsi que plusieurs accessoires. La boutique reste néanmoins ouverte à la clientèle, alors que la police est prévenue du vol.
Quelques jours après les faits, un client se présente pour un problème avec sa bicyclette. Pour le propriétaire des lieux, rapporte L’Indépendant, se trouve alors vraisemblablement en face de lui la personne lui ayant dérobé le vélo. Le patron demande à voir ce dernier pour établir le meilleur diagnostic possible. Le client s’y refuse mais consent à envoyer une photo du câble posant souci.
En envoyant la photo du vélo au gérant, ce dernier comprend avoir trouvé son voleur
Sauf que ce cliché va se révéler largement suffisant pour confondre le voleur. Dans le coin de l’image figure en effet une étiquette renseignant sur le numéro de l’engin concerné. Et il se trouve que celui apparaissant sur la photo était le même que celui du vélo volé.
Le client sera appréhendé après la confirmation, apportée par les enquêteurs, que l’ADN retrouvé sur le lieu du vol était bien le sien.
Il disait vouloir aider sa sœur, droguée, pour lui éviter la prostitution
Il est depuis apparu que c’est la personne à qui le voleur avait vendu le vélo pour 150 euros qui avait demandé la réparation. À la barre, le prévenu s’est défendu avec ses moyens, des sanglots dans la voix : “Mais, si j’ai fait ça, c’est pour donner l’argent à ma sœur. Elle se drogue et j’avais peur qu’elle se prostitue…”
Le procureur a rappelé que l’accusé est “un voleur professionnel. Il a été condamné quelques jours avant ces faits à 8 mois de détention pour d’autres vols ! Il s’invente un mobile”. De son côté, Me Muffat-Joly a mis l’accent sur les efforts consentis par son client pour se permettre de meilleurs lendemains : “En prison, il n’est pas inactif, prépare sa réinsertion et bénéficie même d’un placement extérieur à l’établissement pour travailler. Mais la suite dépend de cette condamnation, Monsieur le président”.
Au final, Mickaël a été condamné à 8 mois, supplémentaires, de prison ferme.